Les gérants d'un restaurant asiatique de Jarry devant les juges
Un couple de restaurateurs était convoqué à la barre correctionnelle ce mardi pour escroquerie, emplois dissimulés, aide d’étrangers ou encore mise sur le marché de denrées préjudiciables pour la santé. Souvenez-vous, « La Grande Muraille » à Jarry avait fait l’objet de plusieurs contrôles ces derniers mois. Des peines de prison avec sursis ont été requises, le tribunal a mis sa décision en délibéré au 28 septembre.
Il aura fallu 3 contrôles pour que ce couple de restaurateurs, soit renvoyé devant le tribunal. Les 2 premiers 2020 et enfin en février dernier. À chaque fois, les agents étaient tombés sur des travailleurs en situation irrégulière, non déclarés, certains étaient logés, nourris, parfois sans salaire et dormaient sur place, dans le toit de l’établissement. Des conditions indignes, qui s’apparente à "de la traite d’êtres humains et de l’esclavage moderne" a souligné le parquet.
Les deux époux devaient aussi s’expliquer sur les conditions d’hygiène, de la viande stockée sans réfrigération, des tâches douteuses et une traçabilité des produits totalement inexistante. L’enseigne avait été fermée après le passage des services de la DAF et de la DIECCTE. D’importantes sommes en liquide avaient été saisies, d’où des poursuites pour blanchiment, plus de 200.000€ en billets par exemple lors d’un seul convoi. Les prévenus étaient assistés d’une interprète en chinois. Leur ligne de défense était qu’ils ignoraient les règles administratives, les déclarations préalables ou procédures. La plupart des salariés était de la famille ou des amis de passage. Il n’y aurait pas eu, en 3 ans d’existence, d’enrichissement personnel a souligné l’avocat.
Des gens qui tentent de survivre sans comprendre les lois précises, ils passaient par un comptable à qui ils ont fait confiance. Ce dernier aurait dû être convoqué également, ont d’ailleurs indiqué les juges et la défense. En ce qui concerne les demandes d’aide injustifiées pendant le Covid, elles sont considérées comme des escroqueries. Le procureur a requis 8 et 10 mois de prison avec sursis et interdiction d’exercer dans l’alimentaire pendant 3 ans. La décision sera rendue le 28 septembre prochain.
Pour la défense des deux prévenus, le vice-bâtonnier Josselin Troupé parle de gérants qui ne connaissaient pas les exigences légales pour un tel commerce, plutôt qu’une fraude volontaire :