La colonisation aurait décimé les reptiles de Guadeloupe selon une étude
Une étude publiée ce mercredi dans la revue Science Advances met en évidence un impact de la colonisation européenne sur la destruction de la biodiversité de la Guadeloupe. Ainsi, plus de la moitié des reptiles locaux auraient été décimés en seulement quelques siècles après l'arrivée de Christophe Colomb.
Cette nouvelle étude est édifiante par l'ampleur de la destruction qui découlerait de cette arrivée des premiers colons dans notre région. Elle a été conjointement menée par des spécialistes du CNRS, de l'INRA, du Museum d'Histoire Naturelle, sous la direction de deux chercheurs de l'Institut Max Planck des sciences de l'histoire humaine, basé à Iéna en Allemagne.
En travaillant sur des fossiles excavés en divers lieux de nos îles, ces derniers ont pu analyser plus de 43 000 ossements et ainsi estimer que 50 à 70% des espèces de serpents et lézards se sont éteintes en Guadeloupe, entre le 15e siècle et nos jours. Pour la plupart, cela s'est même fait durant les premiers temps de la présence européenne, avant même la réalisation de relevés scientifiques sous nos latitudes.
Des prédateurs introduits
Ce qui est inquiétant c'est la rapidité de ce phénomène. Alors que durant des milliers d'années, ces reptiles, plutôt robustes se sont épanouis dans l'archipel en coexistence avec des populations indigènes, ils ont été décimés en l'espace de quelques siècles.
Parmi les causes, il y a la destruction des sols pour l'agriculture, mais aussi et surtout l'importation de prédateurs qui ont déséquilibré les chaînes naturelles. Dans cette étude sont principalement cités les chats et évidemment les mangoustes, devenues aujourd'hui invasives.
Ce travail scientifique démontre une fois de plus l'impact nocif et massif que l'homme peut avoir sur son environnement. Ses auteurs espèrent qu'il servira de motivation au développement de stratégies plus efficaces de conservation des écosystèmes.