Proxénétisme au François : le procès renvoyé au 31 mai 2021
Le procès du réseau de prostitution démantelé en début de semaine est renvoyé au 31 mai 2021, a annoncé le tribunal ce vendredi après-midi. Au cours de cette audience, l'un des suspects, le gardien de prison, a déclaré ne pas avoir été au courant de ce qui se déroulait à son domicile.
Ils ont obtenu le renvoi du procès au 31 mai 2021. Ce vendredi après-midi, au Palais de Justice de Fort-de-France, deux couples et une femme étaient jugés en comparution immédiate pour proxénétisme aggravé. Ils sont soupçonnés d'avoir mis en place un réseau de prostitution, dans un salon de massage installé au domicile d'un des prévenus, un gardien de prison, dont la maison est située au François.
Le ministère public avait requis un mandat de dépôt pour le couple organisateur et l'agent pénitentiaire, et le contrôle judiciaire pour sa compagne et la secrétaire de ce réseau présumé. Finalement, seuls le gardien de prison et la benjamine des prévenus, âgée de 23 ans, ont été placés en détention provisoire. Les trois autres suspects sont placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d être en contact avec les autres prévenus.
Trois des six prostituées du réseau étaient présentes à l'audience en tant que victime ce vendredi après-midi. Dans la salle également, deux syndicalistes pénitentiaires étaient présents pour suivre le procès du gardien de prison : le secrétaire local du syndicat pénitentiaire Ufap / Unsa-Justice Stéphane Lordelot et Patrick Louvounou, le secrétaire local de FO Pénitentiaire.
Au cours de l'audience ce vendredi 7 mai, ce gardien de prison a indiqué à la barre n'avoir aucune conscience de ce qui se déroulait au sein de son propre foyer. Selon lui, la maison du François lui appartient bien, mais il n'y vivait pas : seule sa compagne vivait à l'étage du salon de massage. Le gardien, quant à lui, vivait ailleurs avec la mère d'un de ses enfants.
Ce couple de suspects, âgé de 50 ans pour l'homme et 51 ans pour la femme, étaient aidés d'un autre couple, de 24 et 28 ans, et d'une troisième femme, âgée de 23 ans. Au total, ce sont 6 prostituées et 60 clients répertoriés qui ont été découvert dans ce réseau, dont le chiffre d'affaires est estimé à 200 000 euros « ne serait-ce que depuis le début de l'année 2021 » selon le procureur de la République, Renaud Gaudeul.
Les cinq prévenus encourent jusqu'à 10 ans de prison pour "proxénétisme aggravé par la pluralité des victimes".