Comment expliquer la flambée des prix du carburant en Martinique ?
Les prix à la pompe sont en hausse continue sur l'île. Une flambée qui s'explique par l'augmentation du cours du pétrole au niveau mondial, mais pas seulement.
Flambée des prix à la pompe
L'annonce avait été faite hier : les prix des carburants pour le mois d’avril ont flambé de nouveau depuis minuit.
Il s’agit de la quatrième augmentation consécutive, à hauteur de 10 centimes par mois en moyenne. Au point qu’aujourd’hui, le sans plomb s’élève à 1,62€ le litre. Ce sont 12 centimes de plus que dans l’hexagone. Et Le gazole n’est pas épargné par cette hausse, puisqu’il grimpe lui aussi de 8 centimes ce mois-ci.
A titre de comparaison, on est bien loin des tarifs de février 2009 où les pompes affichaient 1,08€/litre de sans plomb et 84 centimes le litre de gazole.
Une hausse du prix de la matière première
C'est une nouvelle qui fait grincer des dents et porte un sérieux coup au porte-feuille des Martiniquais.
Si la raffinerie de la SARA est pointée du doigt par de nombreux usagers, la répartition des coûts pour l'achat d'un litre de gazole ou d'essence ne tient pas qu'à un seul acteur. On y retrouve des taxes, les marges des détaillants, ou encore celles des grossistes. Le prix de sortie de la SARA est ainsi lié au prix d'achat de la matière première : il est de 82 centimes, sur les 1,62€ payé pour le litre de sans plomb et 79 centimes sur les 1,36€ du gazole. C'est ce qu'explique Jean-François Rochefort, directeur général adjoint de la SARA :
La raison de cette hausse est que nous répercutons sur nos prix le cours de la matière première, car c'es elle qui pèse énormément sur nos prix. Le cours du pétrole brut en décembre 2020 était de 41 dollars le baril. Il est passé à 67 dollars le baril en début mars. Donc mécaniquement, nous subissons cette hausse des matières premières qui est mondiale
D'autres facteurs expliquent le prix du carburant
D'autres facteurs influent également sur le prix du carburant. Avec le contexte du Covid-19, le volume des ventes a chuté de 80% l'an dernier, engendrant ainsi une forte baisse du tarif. Mais étant bien entendu confiné, personne n'a pu rouler.
La vente de fuel pour les avions réduit aussi le prix du carburant pour les automobilistes, car un volume conséquent d'achat de matière première en réduit le coût. Or les avions restent cloués au sol, et une baisse de 40% du volume de fuel est constatée. Il faudrait donc que les avions puissent à nouveau voyager, pour que le tarif descende à la pompe.
Enfin, peut-être qu'un geste de la collectivité permettrait de réduire la facture des automobilistes, puisque la CTM fixe des taxes sur ce produit, notamment l'octroi de mer.