Des groupes réagissent après le déboulé sauvage en zone pointoise
Alors que la préfecture de la Guadeloupe a annoncé des « poursuites » après un déboulé sauvage, dimanche, entre Pointe-à-Pitre et les Abymes, des groupes carnavalesques réagissent.
Plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées pour défiler lors du dimanche gras, en zone pointoise, entre les Abymes et Pointe-à-Pitre. Des images ont circulé sur les réseaux sociaux.
« Sans distanciation ni port du masque, ce défilé est susceptible d’augmenter le nombre de nouvelles contaminations » souligne la préfecture dans un communiqué diffusé lundi, qui « déplore ces comportements irresponsables de la part des organisateurs et des participants qui y ont entraînés de jeunes enfants » et annonce « des poursuites […] à l’encontre des organisateurs et des participants ».
Cette année, du fait de la crise sanitaire, les défilés ont été interdits et des manifestations sont organisées en distanciel, avec par exemple, des Facebook Live sur RCI depuis dimanche.
Les réactions de trois groupes carnavalesques
Plusieurs groupes ont réagi, par la voix de leurs représentants respectifs, sute à ce déboulé survenu dimanche.
- Jean-Michel Samba, Président de Maskaklé interrogé dans le caraïbes 13 heures, lundi : « nous nous tenons à ce que nous avons promis à nos membres, mettre en place des activités au sein de nos locaux mais on persiste et on signe il n’y aura pas de déboulé dans les rues compte tenu des mesures sanitaires […] il faut qu’on soit responsables de nos actes ».
«Il y avait beaucoup de personnes avec le masque, ça veut dire que les gens sont conscients que le virus existe » selon lui.
« Fatigués de toutes ces restrictions", ils "veulent agir autrement mais il faut qu’on soit responsables et qu’on puisse prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’il n’y ait pas de propagation ».
- Rudy Benjamin du groupe Vim, répondait dans le Caraïbes Soir, à 18 heures, présenté par David Camatchy, lundi : « je sais dans quel état d’esprit ça se passe, on en a marre […] les gars se laissent aller c’est difficile pour un peuple qui a l’habitude de célébrer son carnaval qui est une des manifestations culturelles les plus importantes du pays, c’est difficile pour certains de de croire et comprendre qu’on leur interdit de faire ça. D’un côté je peux le comprendre et d’un autre côté je suis prudent parce que nous sommes dans une période où dans le monde tout le monde meurt, chez nous on meurt, dans ma famille il y a eu des morts, donc on devrait avoir plus d’humanité ».
- Moïse Mayoute, manager du groupe Akiyo Mizik, interrogé mardi dans le journal de 7 heures, présenté par Mario Guiolet : « il y a beaucoup de frustration […] mais il faut que chaque personne agisse en adulte et en responsabilité. On comprend bien qu’on ne se bat pas contre quelque chose qui est physique, palpable c’est quelque chose d’invisible qui peut toucher chacun d’entre nous à n’importe quel moment. Il faut protéger nos familles, nos amis, nos collègues ; il faut être patient, c’est un moment difficile et l’avenir nous dira que c’était un moment de réflexion aussi et d’analyse pour savoir comment on peut faire d’autres manifestations sous différentes formes. Le mot clef c’est la responsabilité de chacun et de prendre des décisions en âme et conscience, que ce soit positif ou négatif, on doit mesurer ses actes. »
"Même si elles sont contraignantes [ces mesures] visent à briser les chaînes de contamination et à éviter un nouveau rebond de l’épidémie", selon la préfecture qui rappelle que le virus circule toujours activement dans l’archipel : le nombre de contaminations augmente et plusieurs cas de malades positifs au variant britannique ont été recensés.