Économie : un sursaut au 3e trimestre 2020 insuffisant pour compenser la crise
Selon une étude de l'IEDOM-Martinique, les entreprises ont connu un rebond au troisième trimestre 2020, mais il reste trop faible pour compenser les pertes rencontrées depuis le début de la crise sanitaire. Quant aux ménages martiniquais, ceux qui disposent d'une épargne n'ont pas dépensé.
L'IEDOM-Martinique a récemment publié son tableau de bord économique pour le 3e trimestre 2020. Selon cette étude, l'économie martiniquaise a connu un rebond au 3e trimestre d'une ampleur insuffisante, pour combler les pertes rencontrées au cours du premier confinement.
En cause : le comportement des consommateurs, plutôt frileux dans leurs dépenses. L'IEDOM met en lumière trois types de clients, qui n'ont pas permis à l'économie de redécoller.
Tout d'abord, ceux que les banques appellent les clients fragiles, nombreux dans les départements antillais : 74% des foyers martiniquais ne paient pas d'impôts sur le revenu, contre 56% dans l'hexagone ; et 22% des foyers perçoivent le RSA, contre 6% dans l'hexagone. Une situation de précarisation qui s'explique par un bassin d'emploi plus étroit dans notre région. Mais ces clients fragiles sont aujourd'hui mieux protégés par la loi : les banques doivent par exemple proposer des services de base pour moins de trois euros par mois, comme le tenue de compte, la carte de paiement, le retrait et dépôt d'espèce ou encore des virements, etc.
Par ailleurs, les clients de ses banques préfèrent être en contact direct avec leur conseiller : une coutume qui a obligé les banques à remettre du personnel dans les services d'accueil, remplacés par les automates de libre-service bancaire. Un coût supplémentaire pour les établissements financiers dont la rentabilité a diminué, sans parler de la baisse des taux d'intérêt qui a entraîné la baisse de la marge sur les crédits : environ 24% de 2010 à 2018.
Enfin les épargnants ont peu dépensé ces derniers mois, notamment en raison des confinements. D'après l'étude, 200 millions d'euros auraient été épargnés depuis le mois de Mars. Des mesures ont également permis de soulager entreprises et particuliers, comme par exemple, le report des échéances de crédits, des paiements d'impôts ou autres échéances.
À lui seul, le chômage partiel représente 100 millions d'euros d'aide en Martinique soit 1,2% du PIB. Les prêts garantis par l’État, ce sont 760 millions d'euros pour les entreprises.
À noter que selon les derniers indicateurs, la situation ne se serait pas améliorer au cours du quatrième trimestre, notamment en raison du reconfinement du mois de novembre.