Après 7 mois d'épidémie, le personnel soignant du CHUM est à bout de force
L'épidémie de covid-19 a mis a rude épreuve les soignants durant ces 7 derniers mois. Au CHU de Martinique, la pression ne faiblit pas et tend parfois les relations avec les proches des patients.
Ils sont au front depuis 7 mois. Depuis le début de l'épidémie de COVID 19, le personnel soignant est en première ligne.
Médecins, infirmiers, aide-soignants, brancardiers etc.. se donnent à fond et avec le rebond de l'épidémie de COVID et l'épidémie de dengue, la fatigue commence à se faire sentir. "Quand on a des patients qui arrivent avec des situations compliqués, même si on rajoute des lits, il faut du personnel en plus pour s'occuper des patients. Les soignants ne sont pas infatigables. Au bout d'un moment, la charge de travail peut être difficile. Avec le covid, ça oblige à réorganiser les services. C'est fatigant moralement", confie Aisha, infirmière en réanimation.
Selon une consultation de l’ordre national des infirmiers publiée le 11 octobre, ils sont 57% à déclarer « être en situation d’épuisement professionnel depuis le début de la crise », 37% des infirmiers estiment que « la crise que leur a donné l’envie de changer de métier » et 43% « ne savent pas s’ils seront toujours infirmiers dans 5 ans ».
Un risque de rupture
Les organisations syndicales craignent qu'en Martinique, le personnel hospitalier arrive au même point de rupture qu'en France hexagonale. "L'hôpital devient anxiogène. Dans tous les corps de métier, on manque de personnel. Il y a des difficultés pour avoir des congés et des récupérations. Pour le personnel de nuit, les congés sont une utopie. C'est normal qu'en France hexagonale, il y ait des démissions. Ce n'est pas le cas ici, mais on tend vers cette situation", prévient Jean-Pierre Jean-Louis, secrétaire général de FO Santé.
Le personnel appelle aussi les familles à être indulgente concernant la limitation des visites (une visite par jour par patient). Ce protocole est souvent une source de conflit avec les proches des patients et donc de stress pour les soignants.
Le reportage de Clara Vincent :