L'extraordinaire exploit de Christophe Maleau
Hier, Christophe Maleau, 12 ans, a parcouru les 40 kilomètres qui séparent Sainte-Lucie de la Martinique en 13 heures et 50 minutes. Un exploit qui remplit la Martinique de fierté et fait de ce garçon un symbole de persévérance et de détermination.
Il est difficile d'imaginer ce qu'il faut de force mentale pour affronter les éléments naturels qui séparent la Martinique de Sainte-Lucie quand on est un garçon de 12 ans mesurant 1 mètre et 44 centimètres. Christophe Maleau qui aura 13 ans lundi, le sait. Hier, il a mis toute sa volonté et sa détermination au service de la lutte contre le cancer du sein pour traverser le canal de Sainte-Lucie.
Parti à 5 h 10 du matin de Pigeon Island, il est arrivé à 19 heures à la plage de la Pointe Marin à Sainte-Anne. Les deux ans de préparation pour ce nouvel exploit ont payé. Car il en fallait du travail pour réussir cette traversée longue de 40 kilomètres.
À son arrivée en Martinique, c'est avant tout le joie qui dominait dans le coeur de Christophe Maleau. "Je suis heureux, content et fatigué", a confié le nouveau héros de la Martinique après avoir passé une visite médicale pour s'assurer que ses 14 heures de natation n'avait pas mis en danger sa santé.
Même en étant sûr de ses capacités, le jeune nageur a dû s'encourager dans les derniers kilomètres pour rejoindre Sainte-Anne de nuit. "Je me suis dit : je dois quand même arriver pour la cause, je dois y arriver", raconte-t-il.
Déjà bien ancré dans le coeur des Martiniquais depuis ses deux précédents exploits, la traversée de la baie de Fort-de-France en 2017 et la traversée entre le rocher du Diamant et Schoelcher en 2018, Christophe Maleau est devenu hier une légende vivante de notre île. Une île qui l'a accompagné en pensée à chaque mètre qu'il gagnait sur son défi. Le garçon a même été rejoint par une flottille de bateaux dans la deuxième moitié de sa traversée.
Au plus près de lui se trouvaient ses amis, les dirigeants du Longvilliers Club du Lamentin, ses deux entraîneurs, Julien Pavenel et Bruno Lacour et son père, Sylvain Maleau, qui assit sur son kayak n'a pas quitté son fils du regard une seule seconde. "C'était super de l'avoir. Si il n'était pas à côté de moi, je doute que j'aurais réussi. Je me serais battu mais réussi je ne sais pas", assure Christophe Maleau.
Et comme si cet accompagnement n'était pas suffisant, la nature a elle aussi fait son nécessaire pour aider Christophe Maleau. Hier, la pluie qui arrosait la Martinique depuis 10 jours avait disparu et la mer était bien plus calme que ces dernières semaines. Un concours de circonstances qui a permis à Christophe Maleau d'être le rayon de soleil de cette difficile année 2020.