Les comorbidités pèsent sur le bilan du covid-19 et de la dengue en Martinique
Les épidémies de dengue et de covid-19 provoquent de lourdes conséquences chez les personnes atteintes de maladies chroniques. Un véritable enjeu de santé publique en Martinique, où les risques sont plus élevés au regard de la prévalence de ces pathologies aggravantes.
En cette période de double épidémie dengue et covid, la rédaction de RCI s'est penchée sur la vie des personnes à risques.
Diabète, hypertension, drépanocytose, ou encore obésité... Ces maladies chroniques augmentent le risque de complications lorsqu'un patient est atteint du covid-19 ou de la dengue. Des pathologies assez répandues en Martinique. En effet, on compte environ 40 000 diabétiques sur notre île tandis que la prévalence de l'hypertension dans la population atteint 42% contre une moyenne nationale de 31%.
En novembre 2019, une étude coordonnée par l'Institut de recherche pour le développement estimait que le taux de prévalence pour l'obésité en Martinique était de 33% chez les femmes et 21% chez les hommes, largement au dessus des moyennes nationales.
"En ce qui concerne la dengue et la drépanocytose, il y a vraiment une interaction entre ces deux maladies", prévient le professeur André Cabier, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHUM. "L'obésité entraîne des perturbations qui visiblement favorisent la descente du coronavirus dans les poumons", ajoute l'infectiologue.
Au cours des deux derniers mois, sur les 27 patients hospitalisés en réanimation pour le covid, 24 présentaient au moins un facteur de risque (hypertension ou diabète).
Dans le dernier point épidémiologique de Santé publique France (2 octobre 2020), sur la dengue, des facteurs comorbidités ont été décelés sur les 10 décès recensés depuis le début de l'épidémie. Il s'agit de l'obésité, l'hypertension artérielle et la drépanocytose.
Les personnes atteintes de ces maladies doivent redoubler de vigilance avec les deux épidémies qui sévissent en Martinique actuellement.
Depuis le mois de mars dernier, les malades atteints de ces pathologies vivent dans un état de stress permanent. Clara Vincent les a rencontrés. Reportage :