CHU : "l'hôpital c'est un mouroir !" selon le personnel
Entre crispation, exaspération et désespoir, rien ne va plus au CHU de Pointe-à-Pitre. En début de semaine, lors des négociations entre personnel et direction, aucun accord n’a pu être trouvé. Le mouvement est reconduit ce mardi et risque de se durcir. Le personnel se sent au bord du gouffre.
Un scandale pour l'offre de soin en Guadeloupe selon leurs mots ou encore des sentiments de désolation et de profondes impuissances dans les regards. Les négociations entre le personnel et la direction en début de semaine au CHU de Pointe-à-Pitre ont littéralement échouées.
Le personnel demande plus de moyens matériels mais surtout humains. Pour l'heure, seules les urgences vitales sont assurées.
"Les gens meurent tous les jours dans les services".
Dans les services, l'effroi mêlé à la lassitude morale et physique est à son paroxysme. La colère finit alors par exploser. Lorsqu'elle a vu les négociations échouées, Charlise Calvaire, salariée au service des urgences a laissé sa colère éclater. Elle tance les gestionnaires du CHU : "Ils mentent ! Les gens meurent tous les jours ! Ils refusent de l'admettre mais les gens meurent concrètement tous les jours ! Eux, ils sont dans une comptabilité, nous on travaille avec l'humain ! Ils n'ont jamais eu des personnes qui mourraient dans leurs mains ! Nous, c'est notre quotidien depuis cette crise. Y'en a marre. Rien ne va au CHU. Oui, c'est vrai, je le répète que le gens meurent. Il n'y a rien, il n'y a pas de matériels, pas de brancards...Les urgences actuellement du CHU, c'est comme un mouroir !"
Un témoignage recueilli par Bernard Solé à retrouver dans son intégralité :
De son côté, Gérard Cottelon considère que le mouvement est légitime concernant les difficultés du CHU, mais selon lui les négociations avancent "pas à pas". Il affirme: "La discussion n'est pas terminée mais on avance. Nous ne sommes pas dans la rupture du dialogue. Ils attendent des réponses que moi je ne peux pas leur donner. Il n'appartient pas au directeur du CHU de déclarer une situation de crise ou catastrophe sanitaire au CHU. Nous avons actionné plusieurs leviers pour pouvoir recruter des médecins. Nous avons sollicité les médecins libéraux et les médecins militaires qui ont répondu présents."
Le Directeur du Centre Hospitalier est au micro de Bernard Solé.