Assurance chômage : la réforme qui passe mal
Ce 1er novembre marque l'entrée en vigueur de la réforme de l'assurance chômage portée par le gouvernement. Si l'État espère inciter à travailler, certains dénoncent une précarisation des demandeurs d'emploi.
La réforme de l'assurance chômage entre en vigueur ce vendredi 1er novembre dans un vent de contestation. De nombreux volets sont concernés avec notamment l'augmentation de la durée à travailler pour recevoir une allocation, ou pour recharger ses droits, la dégressivité des aides pour certains profils ou encore la possibilité de toucher des indemnités après une démission motivée par un projet professionnel.
Très lourde et plus rigide, cette réforme a pour objectif d'inciter à la reprise d'activité, mais selon certains experts, elle poussera certains à ne pas travailler puisqu'il faudra notamment une plus longue période d'exercice pour recharger ses droits. Ceux dont l'indemnisation est encore en cours pourraient donc avoir intérêt à ne pas retourner bosser pour ne pas perdre leurs aides.
Inquiétudes
Complexe, comme souvent, le système Pôle emploi pourrait bien devenir un casse-tête pour bon nombre d'allocataires puisque certaines habitudes seront à revoir. "Ce sont les bons qui payent pour les mauvais. Certains abusent, mais pas tous. Je pense qu'il y a mieux à faire que serrer ceux qui sont en difficulté", déplore notamment une demandeuse d'emploi rencontrée à Morne-à-l'Eau.
Alors qu'en Guadeloupe, le nombre de bénéficiaires est déjà plus faible que dans l'Hexagone, les syndicats craignent également une précarisation des demandeurs d'emploi. "Il n'y a rien de bon", assure Patricia Pioche de l'UGTG.
L'inquiétude grandit aussi au niveau des agents qui seront en première ligne pour expliquer la réforme aux allocataires qui, pour certains, verront leurs indemnités fondre. L'UGTG appelle à la mobilisation dans les entreprises et les administrations pour s'opposer à ce nouveau système qui provoque déjà des vagues, alors qu'il entre tout juste en vigueur.