Transat Jacques Vabre : les Ultim attendus dès lundi à la Martinique
Les différentes classes de bateaux engagés sur la transatlantique connaissent des fortunes diverses. Les Ultim sont en avance et les premiers navires sont attendus entre le 12 et le 13 novembre à Fort-de-France. Les Imoca, eux, ont été bien malmenés ces derniers jours, par des conditions de mer difficiles.
Les Ultim à vitesse grand V
La flotte des Ultim est la seule des catégories engagées sur la Transat Jacques Fabre à se faufiler à toute vitesse entre les gouttes des passages de fronts saccadés.
Cela fait 10 jours que la course se dispute au meilleur niveau de compétition océanique. Le récent passage de l’île de l’Ascension, qui a vu ce matin SVR Lazartigue voler la politesse au Maxi Banque Populaire XI, illustre l’intensité de la bataille aux allures de régate en baie qui se joue sur l’immensité de l’océan, avec d’exceptionnels moments de mer à la clé.
C’est magnifique de trouver cette île là, paumée sur notre route. On a fait tout le tour à 1 mille de distance. C’est une île ronde avec un pic volcanique de 800 mètres. C’est très rocheux, avec des couleurs orangées et très peu de végétation, raconte Tom Laperche (SVR Lazartigue).
Mais la contemplation est de courte durée pour le co-skipper de François Gabart qui ne doit pas traîner, alors que le Maxi Banque Populaire XI s’acquitte à son tour de ce passage, un peu moins d’une heure plus tard ce matin.
Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse devancent alors le Maxi Edmond de Rothschild d’une petite centaine de milles. Ce qui ne vaut pas grand chose à l’échelle de ces géants, comme le rappelle Tom, à bord des bateau leader, à l’entame du long dernier bord de portant pour remonter en Martinique.
Il reste 3 000 milles à faire, on ne va pas être tout à fait être en ligne droite, donc c’est loin d’être fini. On est contents, mais on reste hyper concentrés. Les distances vont s’allonger, mais les écarts restent très faibles. 100 milles d’avance en ULTIM, c’est 2/3 milles en Figaro
Les Imoca malmenés
Les vents puissants de sud-ouest balayant ce matin tout le proche Atlantique, du nord de la péninsule ibérique, jusqu’au nord de la pointe Bretagne, n’ont pas fait de quartier. Après les Ocean Fifty et les Class 40 hier, c’est au tour de la flotte Imoca de subir les éléments en colère à l’entame de leur transat. Au-delà des arrêts techniques, de nombreux skippers font le récit des pépins auxquels ils n’ont pas échappé, et avec lesquels il faut désormais composer.
C’est le cas du duo de For the Planet, qui déplore la perte de ses instruments en haut du mât et explique les enjeux d’un début de course à haut risque « Il faut trouver l’équilibre pour garder une bonne vitesse tout en évitant la casse », souligne Sam Goodchild qui s’efforce de garder la cadence soutenue imprimée par les quatre bateaux de tête. « C’était chaud patate ! » confirme Benjamin Ferré à bord Monnoyeur Duo For a Job, pas mécontent de progresser vers des jours meilleurs.
Cette entrée en matière a été difficile aussi pour le tandem de Be Water Positive qui a annoncé faire route vers Gosport, en Angleterre, pour permettre à Scott Shawyer, de faire des examens médicaux.
Alors que le plus dur de ce dernier front est désormais derrière, difficile de ne pas saluer la course de Charal, For People, Initiatives Cœur et Paprec Arkéa, qui progressent en tir groupé, cap au sud-ouest en direction de la sortie du golfe de Gascogne. Ces bateaux de tête ont d’ores et déjà creusé de premiers écarts sur le gros du peloton.
Ils gardent le choix de suivre une route plutôt à l’ouest et plus directe. Une option que se refuse aujourd'hui de suivre Pip Hare, à bord de Medallia, dont la grande-voile compte aussi parmi les victimes collatérales des conditions rencontrées aux premières heures du jour.
Duel en tête chez les Class40
Après le front, là aussi, place à des conditions plus maniables. Et la course n’en redouble pas moins d’intensité, à l’image du chassé-croisé en tête entre les équipages d’Alla Grande Pirelli et d’IBSA qui ne se quittent plus depuis ce matin. On devine qu’au large des côtes portugaises, les ondes VHF doivent crépiter en italien entre Ambrogio Beccaria et Alberto Bona, même si les duos d’Amarris et de Café Joyeux ne sont pas très loin sur l’eau, et n’ont certainement pas dit leur dernier mot.
Tout comme ceux de Lagallais et de Project Rescue, qui progressent dans le peloton tête de cette flotte qui s’est divisée en deux groupes avec une nette scission en termes d’écarts, à partir du 23e Captain Alternance. Ce dernier navigue encore avec des chances d’échapper aux calmes d’une dorsale, qui menace de bientôt freiner les retardataires. Mais parmi les plus petits monocoques, la bonne nouvelle du jour nous vient de La Manche #Evidence Nautique, qui a repris cet après-midi la mer après une escale à La Corogne pour examiner la blessure à la main dont souffrait Alexis Loison.
Trio d’Ocean Fifty en route vers le Cap Vert
Chez les Ocean Fifty, Solidaires en Peloton, fort de 70 milles d’avance ce mardi, continue de mener les débats dans des vents mollissants. À bord de Viabilis, Pierre Quiroga ne cache pas sa satisfaction d’être toujours dans le match, alors qu’il reste 3 500 milles à courir : « Il y a des moments où il faut baisser un peu le curseur, c’est ce qu’on a essayé de faite hier, en faisant attention au bateau, même si ce n’est jamais facile. Au fur et à mesure qu’on avance, il y a de moins en moins de vent. On se dirige vers la dorsale. On a réussi à bien dormir cette nuit, on s’est relayés moitié-moitié, donc c’était pas mal. »
Un petit moment de répit, pas volé, avant de repartir aux trousses des leaders. Et à la chasse à ces alizés mérités en direction du Cap Vert, au détour d’un parcours qui force la route au sud.
À noter qu’Ocean Fifty Primonial, vainqueur en 2021 à Fort-de-France, a été contraint à l'abandon. À 5 heures et 25 minutes, ce mardi 7 novembre, Sébastien Rogues skipper de Primonial, a informé la direction de course de la Transat Jacques Vabre Normandie - Le Havre que son Ocean Fifty subissait un grave problème sur le flotteur bâbord.
De retour sur les côtes, ils ont dû se résoudre.
Forcément on est déçu avec JB car on commençait plutôt bien cette deuxième étape et on se voyait bien continuer à jouer avec nos camarades… On pense à toute l’équipe qui a fait un travail de malade pour que ce bateau tout neuf soit présent sur la ligne de départ de la Transat Jacques Vabre. On pense également à nos partenaires qui nous soutiennent dans ces épreuves, un immense merci à vous tous !
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