Vers moins d’herbicides : le chemin est long mais possible

Par 22/04/2016 - 17:20 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:22

Le plan national de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires dans l’agriculture est appliqué en Martinique depuis 2008. Les solutions alternatives existent et les agriculteurs s’engagent. Pourtant, la transition vers moins d’herbicides n’est pas si simple, surtout sur les Caraïbes.

    Vers moins d’herbicides : le chemin est long mais possible
Depuis 2008, la Chambre d’agriculture est chargée de la mise en place du plan national Ecophyto en Martinique. Ce plan prévoit la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires dans l’agriculture. 80% de ces produits sont des herbicides.

Les méthodes alternatives aux herbicides existent pour se battre contre les mauvaises herbes, les maladies, les insectes.

« On commence à utiliser les plantes « de services » qui permettent de couvrir le sol avec une herbe qui sera la en permanence … Il y a des gens qui utilisent du paillage qui permet d’avoir le sol qui ne soit pas complètement nu… Il y a des techniques d’utilisation de piégeage contre les charançons et d’autres insectes qui permettent de diminuer l’apport des produits phytopharmaceutiques » explique Louis Daniel Bertome, président de la chambre d’agriculture.

Les agriculteurs sont conscients de la problématique et se mettent à l’expérimentation. Pourtant, sur la Caraïbe, réduire l’utilisation des herbicides n’est pas une démarche très simple car le milieu tropical humide pose une pression parasitaire énorme.

En plus, outre la Martinique, les autres îles de la Caraïbe ne s’inscrivent pas encore dans la démarche. Aux Antilles on utilise parfois les herbicides qui sont déjà interdits officiellement chez nous. Ainsi, notre île se retrouve dans une situation de concurrence très élevée, les produits de nos voisins sont largement présents sur notre marché.

« Les autres îles ont à leur disposition des produits phytopharmaceutiques qui leur permettent de lutter contre les maladies et parfois, à Sainte-Lucie, par exemple, pour la plupart du temps ils utilisent les produits qui ne sont plus autorisés chez nous. La République Dominicaine nous bombarde avec leur production mais ils utilisent beaucoup des produits phytosanitaires. Nous sommes en situation de concurrence déloyale avec ces pays-là ».

Veranika Chyhir et Sandrine Huillet