Un séminaire gérontologique organisé à Fort-de-France pour un meilleur accompagnement
Alors que la population foyalaise vieillit rapidement, un séminaire gérontologique a eu lieu hier et se poursuit ce mardi 8 avril au parc Aimé Césaire. L’objectif est de mettre en lumière les défis du vieillissement en compagnie de professionnels et d’échanger autour de la santé, de l’autonomie, et du lien social.
Fort-de-France compte aujourd’hui une proportion élevée de seniors : près d’un tiers de ses habitants a plus de 60 ans. Cette tendance devrait s’accentuer dans les années à venir, accentuée par la baisse de la natalité, la migration des jeunes et l’augmentation de l’espérance de vie.
Un séminaire pour informer et agir
Pour répondre à cette réalité démographique, un séminaire en deux temps a réuni ce lundi les professionnels du secteur au parc culturel Aimé Césaire. Au programme : table ronde, village-expo, et rencontres entre professionnels et habitants, pour mieux comprendre et faire connaître les dispositifs existants.
Raphaël Larcher, directeur du Centre communal d'action sociale (CCAS), a dressé un constat clair :
Les chiffres sont éloquents. En 2020, 29 % de la population foyalaise avait plus de 60 ans, avec une disparité selon les quartiers : une plus grande densité dans les quartiers Nord, comme Didier ou Balata, et une dynamique plus jeune dans les quartiers Sud. Ce qui est intéressant à noter, c’est l’accélération : entre 2020 et 2030, les prévisions indiquent une hausse de 8 %.
Les échanges ont porté sur plusieurs axes : le lien social, la solidarité intergénérationnelle, la santé, l’habitat et le cadre de vie. Autant d’éléments qui contribuent à un vieillissement plus serein et autonome.
Miser sur le maintien à domicile
Face au manque criant de places en EHPAD et à la nécessité de repenser les réponses apportées au vieillissement, la priorité semble d’accompagner les aînés chez eux, aussi longtemps que possible.
Ludovic Labridy, directeur de l’EHPAD La Yole Gran Moun, en appelle à une évolution des pratiques :
Les dispositifs existants découlent d’un long travail, mais jusque-là, ils étaient surtout centrés sur la dépendance. Aujourd’hui, on change de regard. On sait qu’on ne pourra pas construire assez d’établissements pour faire face au vieillissement. Il faut donc aborder la question sous un autre angle : celui de l’autonomie et du maintien à domicile.
Si les institutions locales comme le CCAS ou les EHPAD jouent un rôle pivot, ce séminaire montre que la prise en charge du vieillissement est l’affaire de tous : des professionnels, des collectivités, mais aussi des familles et des citoyens.
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