A Saint-Joseph, la ferme solidaire de Rosière allie production locale et insertion sociale

Par 29/06/2025 - 10:40 • Mis à jour le 29/06/2025 - 10:44

La ferme solidaire de Rosière, à Saint-Joseph, a ouvert ses portes pour la première fois au public jeudi dernier (26 juin). Ce projet, porté par l’association Active, allie insertion sociale et agriculture de proximité.

    A Saint-Joseph, la ferme solidaire de Rosière allie production locale et insertion sociale
@Agathe Henriol

En fin de semaine dernière, la ferme d'insertion de Rosière, à Saint-Joseph, a ouvert ses portes au public.

Visites guidées, ateliers, échanges avec les encadrants et vente de produits frais étaient au programme pour faire découvrir ce modèle d'agriculture de proximité et d'insertion.

Sur près d'un hectare, une quinzaine de salariés en insertion y cultivent des fruits, des légumes, des aromates. Et bientôt, elle accueillera des animaux d'élevage, une fois le site entièrement sécurisé.

Ces salariés ont des profils éloignés de l'emploi pour la plupart et sont accompagnés sur le plan social et professionnel pour retrouver une stabilité durable.

Porté par l'association Active dans le cadre d'un atelier chantier d'insertion, ce projet solidaire existe déjà depuis quatre ans.

La commune très impliquée

La commune de Saint-Joseph est très impliquée dans ce projet, comme l’explique le maire, Yan Monplaisir.

Au niveau de la logistique, nous avons mis à disposition ce terrain qui est un terrain municipal sur 7 hectares. Nous avons également mis à disposition les infrastructures, les bâtiments, les installations sanitaires, l'électricité. Nous fournissons les outils. Nous accompagnons en termes de dépenses les coûts qui sont liés à l'indemnisation de nos stagiaires, de nos jeunes ou moins jeunes d'ailleurs. Nous avons une implication forte, mais heureusement, nous ne sommes pas seuls. Si nous étions seuls, s'il n'y avait pas le soutien des autres collectivités et aussi le soutien de l'État, nous ne serions pas en mesure de répondre à de telles exigences.

« Redonner un sens à sa vie »

Pour Yan Monplaisir, cette ferme constitue une solution concrète pour aider les jeunes à se réinsérer.

Il y a deux voies possibles. Soit l'impasse qui conduit à une vie chahutée qui souvent se termine mal. Ou soit ici reprendre l'espoir et redonner un sens à sa vie. Ce chemin, au début, paraît peut-être plus compliqué. Il nécessite de la volonté, mais c'est le bon chemin et c'est celui que je leur conseille de suivre.

« Accueillir le maximum de personnes en difficulté »

L'association Active, qui pilote l'atelier chantier d'insertion de la ferme de Rosière, remplit une mission cruciale, comme l’explique sa directrice, Denise Momphile.

Le recrutement se fait en partenariat avec la Cacem et France Travail. Ils identifient les personnes qui ont des difficultés particulières d'insertion et les orientent vers nous.  On les accompagne et on les intègre sur le chantier. Notre mission au sein d'Active, c'est de développer plusieurs dispositifs pour accueillir le maximum de personnes en difficulté et leur proposer un panel d'emplois et de formations. Nous avons en interne une personne qui fait l'accompagnement social des salariés. Au moment du recrutement, elle fait un diagnostic de la situation de chaque personne. Aujourd'hui, le public que nous avons est très impacté par tout ce qui est violences. Nous avons beaucoup de jeunes qui ont des bracelets, qui ont été en prison ou qui risquent d'aller en prison parce qu’ils ont des problèmes avec la justice. Tout le travail que nous mettons en place avec ce public, c'est pour les ramener vers la société, travailler sur leur intégration pour faire en sorte qu'ils ne retombent pas dans ces travers.

« J’ai eu envie de m'en sortir »

Mathieu Lanista connaît bien ce parcours. Il y a quelques années encore, il était lui-même un jeune en insertion. Aujourd'hui, il est encadrant technique.

J'ai commencé en insertion à la ferme solidaire de Bontemps Lacour, au Saint-Esprit. Je me suis formé. Après deux ans, ce chantier s’est ouvert à la Rosière. On a fait appel à moi puisque j'avais mon diplôme en agriculture.

Pour Mathieu Lanista, c’était l’occasion de se construire une nouvelle vie.

J’ai eu envie de m'en sortir. J'ai compris que la rue ce n'était pas spécialement ce qui m'aurait fait évoluer. Grâce à l’insertion, aujourd’hui encadrant. Je souhaite cela à tous mes salariés. C'est toujours valorisant de planter quelque chose et de récolter quelque temps après. Aider les gens, c'est ce qui m'anime et me donne envie de continuer. Le fait de voir qu'aujourd'hui il arrive comme ça et que deux ans après, il est quelqu'un d'autre, ça me rend fier.

L’initiative suscite l'adhésion des habitants. Mylenice, venue acheter quelques légumes, salue le projet.

Je suis venue aujourd'hui parce qu’on m'a dit qu'il y avait un marché. Il y a des produits que je ne connais pas encore, pourquoi pas les tester. Je trouve que c’est bien de faire une journée portes ouvertes pour faire découvrir l'entreprise et la mettre en valeur. Ça fait plaisir. Dans ce domaine-là, c'est beaucoup de travail. Félicitations à eux.


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