Réunion citoyenne organisée à Fort-de-France après la fusillade du 11 mai

Trois jours après la fusillade qui a coûté la vie à trois hommes à l’angle de la rue Schoelcher et de l’avenue Ernest Desproges, les autorités ont organisé une réunion de concertation. 

Elle s’est tenue hier soir (14 mai), en présence du maire de Fort-de-France Didier Laguerre, de commerçants, habitants du centre-ville, de représentants de la police municipale, ainsi que des agents du service de sécurité et de médiation de la ville. Environ cinquante personnes ont assisté à cet échange.

Le but de cette rencontre était double : présenter les dispositifs de sécurité en cours de déploiement et établir un dialogue direct avec la population pour restaurer un sentiment de sécurité au cœur de la capitale martiniquaise.

Le maire insiste sur le partenariat avec l'État

Didier Laguerre a précisé que la ville s’équipe en matière de vidéosurveillance, mais que les leviers d’action municipaux restent limités dans certains domaines :

Nous avons un réseau de caméras de vidéoprotection qui est à la disposition de la police et de la justice lorsqu’il y a des délais et qu’il y a besoin d’avoir recours aux caméras, comme c’était le cas dimanche matin. On va amplifier notre réseau. La ville n’a pas la compétence pour intervenir dans un certain nombre de domaines en matière de sécurité. C’est la raison pour laquelle nous sommes en partenariat avec l’État. 

Parmi les nouvelles mesures de sécurité mises en place : le renforcement des patrouilles de police nationale et municipale, le déploiement de gendarmes mobiles les week-ends et la nuit, ainsi que des contrôles ciblés sur les établissements sensibles et les véhicules .

Le maire a également rappelé l’existence du contrat de sécurité territoriale intégrée, visant à coordonner les efforts de l’État et des collectivités locales contre les différentes formes de délinquance.

Des habitants partagés

Florence Joinville, habitante du centre-ville depuis 17 ans, se dit aujourd’hui sereine, grâce à la réactivité des services municipaux :

Le fait d’avoir pu informer, d’avoir été à la municipalité, puisque nous avons (avec les voisins) fait un courrier, ça s’est réglé en une semaine. Je me sens en sécurité. La mairie a répondu. La police municipale a répondu lorsqu’on est venu les voir pour leur dire qu’on avait un problème de violence.

À l’inverse, Georges Darbeau, commerçant et résident, dit ressentir une recrudescence de l’insécurité malgré les actions engagées :

J’ai subi pas mal d’agressions, braqué à l’arme de poing, volé, agressé à l’arme blanche dans mon entreprise. Nous avions pu endiguer cette insécurité il y a quelques années. Et aujourd’hui, ça repart de plus belle.

La population est d’ailleurs invitée à communiquer aux forces de l’ordre, toute information relative à la fusillade du 11 mai dernier. Un appel à témoins a été lancé par la Police Nationale.