Plus de 32 000 logements insalubres ou indignes en Martinique

Par 28/09/2020 - 16:43 • Mis à jour le 28/09/2020 - 18:11

La Martinique comptabilise plus de 32 000 habitats indignes ou insalubres sur son territoire. Encore peu connues, les solutions existent pourtant pour rénover ces espaces de vie, tant pour les propriétaires que pour les locataires.

    Plus de 32 000 logements insalubres ou indignes en Martinique

C'est un chiffre qui fait froid dans le dos : à la Martinique, plus de 32 000 logements sont considérés comme indignes,(c'est-à-dire présentant des problèmes sanitaires, de sécurité et environnementaux), voire insalubres (c'est-à-dire dangereux pour la santé de ses habitants).

Bien souvent, les causes de dégradation sont liées aux faibles revenus des propriétaires.
Afin de les accompagner dans les rénovations, des solutions existent. Dans le cadre du programme PTME (programme territorial de maîtrise de l'énergie) EDF dispose d'une enveloppe de 35 millions d'euros réservée à la lutte contre l'insalubrité. L'entreprise permet ainsi aux propriétaires de rénover l'isolation de leur maison. Les clients peuvent bénéficier d'une prime à l'achat pour l'acquisition de matériaux. Ils peuvent aussi réaliser des économies d'énergie, via des partenaires recensés sur le site edf.mq.

Les EPCI peuvent eux-aussi apporter de l'aide, et en la matière, CAP Nord fait figure de pionnière, avec le premier plan de lutte intercommunal de l'habitat indigne 2020-2025, qui permettra de sortir de l'indignité 960 ménages dans les centres-bourgs. Un chiffre important, mais encore insuffisant, lorsque l'on sait quele territoire du Nord compterait près de 10 000 logements indignes ou insalubres .

 


Mais il n'y a pas que des propriétaires en situation précaire : l'indivision est un autre problème crucial et certains n'hésitent pas à louer leurs biens, malgré l'insalubrité. Pour lutter contre ces pratiques, la loi Letchimy prévoit des leviers juridiques : par exemple, à partir d'un constat de l'ARS, le maire a l'obligation de mettre le propriétaire en demeure de réaliser des travaux et les loyers perçus par les propriétaires peuvent être supprimés de même que de l'allocation logement versée par la CAF. Mais ces procédures sont encore peu appliquées, car la proximité des élus locaux avec les propriétaires constitue un frein à leur mise en œuvre. Pour Valéry Saingré, responsable du patrimoine à Soliha, agence immobilière sociale, la solution du "permis de louer" pourrait être envisagée. Ce dispositif existe déjà dans plusieurs régions de l'hexagone, et dans certaines zones tendues de la Martinique, il pourrait être mis en œuvre pour protéger les locataires.

 

En images



Tags