L'option d'un renforcement du confinement est à l'étude en Martinique

Ce qui était une rumeur jusqu'à présent est devenu une véritable option. L'application d'un confinement plus stricte en Martinique est à l'étude.

Il faut dire que la situation sanitaire de l'île ne montre pas vraiment d'amélioration. Ce matin, on compte environ 250 patients hospitalisés du covid-19 au CHU de la Martinique dont 47 en réanimation. Hier, la préfecture annonçait 766 cas positifs (830 selon SI-DEP) supplémentaires et un taux d'incidence de 1154 cas pour 100 000 habitants. Le nombre de cas hebdomadaires sera sans doute supérieur à 4100 cas, au regard de la moyenne quotidienne des cas dépistés ces 7 derniers jours. Une autre donnée s'ajoute à la surveillance de l'épidémie : l'émergence soutenue du variant Delta qui représente désormais 45% des contaminations.

Par ailleurs, 5 décès étaient à ajouter au morbide décompte que connaît l'île depuis la deuxième semaine du mois de juillet. Rappelons que 68 personnes sont mortes du covid-19 entre le 13 juillet 2021 et le 6 août 2021.

Certes le couvre-feu d'abord instauré à 21 heures puis avancé à 19 heures a cassé la tendance exponentielle de la courbe des contaminations. L'instauration d'un confinement relativement souple, dans un contexte de contestations violentes, a contribué à ralentir le rythme de diffusion du virus, sans pour autant inverser la courbe.

Si l'on observe dans le détail, on peut constater par exemple que le taux d'incidence chez les personnes âgées de 20 à 39 ans baisse significativement. Il est passé de 2377 le 21 juillet 2021 à 1874 le 3 août.

À ces données épidémiologiques, il faut ajouter que la vaccination connaît toujours un certain retard. Au 5 août 2021, on dénombrait en Martinique 61 259 personnes vaccinées soit 19,4% de la population âgée de plus de 12 ans. Encore insuffisant pour protéger le système hospitalier.

Un confinement à la mode mars 2020

Voici donc les éléments dont dispose Stanislas Cazelles, le préfet de Martinique avant d'entamer une série de consultations et de prendre une décision sans doute en début de semaine prochaine.

Cette phase de la lutte contre le covid-19 pourrait ressembler fortement à mars 2020 alors que le covid était encore un inconnu pour la planète.

Selon plusieurs sources proches du dossier, l'activité pourrait être réduite à son stricte minimum. Les commerces dits non-essentiels pourraient donc à nouveau fermer leurs portes. Resteraient ouverts les commerces d'alimentation générale, les stations services et d'autres enseignes figurant dans la liste des commerces essentiels participant à la continuité de la vie.

On pourrait assister au retour en force du télétravail. La règle des 10 kilomètres s'effaceraient au profit d'un mot d'ordre martelé à l'arrivée du covid-19 : Restez chez vous !

La question de la fréquentation des plages devrait également faire l'objet d'un arbitrage plus stricte. En effet, le concept de plage dynamique ayant été détourné par certains. Plusieurs contrôles ont lieu ce week-end à Schoelcher, à Rivière-Pilote et à Sainte-Anne pour rappeler les règles d'accès aux plages.

L'objectif est toujours le même : casser les chaînes de contamination et soulager le système hospitalier.

Concernant les voyages, la préfecture et le gouvernement étudieraient retour stricte des motifs impérieux. Une stratégie qui pèserait lourdement sur le secteur du tourisme.

Le retour à ce confinement serré serait en principe accompagné des aides déployées en 2020 : chômage partiel, fonds de solidarité, etc.

Des inconnues demeurent néanmoins : quand pourrait débuter ce nouveau confinement ? pour atteindre quel objectif sanitaire ? Et surtout combien de temps ?

Des questions auxquelles le préfet pourrait répondre en début de semaine au moment de la publication hebdomadaire ce mardi.