Local de rétention administrative de la PAF : « ici, c’est pire que la prison »
La sénatrice Catherine Conconne et le Bâtonnier des avocats, Me George-Emmanuel Germany se sont rendus hier après-midi (vendredi 14 avril) au local de rétention administrative de la Police aux Frontières. Ils ont relevé des manquements à la loi.
Une visite à l’improviste. « En général, je préviens toujours », confie pourtant la sénatrice Catherine Conconne. « Mais là, j’ai été sollicitée par le Bâtonnier et nous avons décidé de venir comme ça ».
Ainsi que le permet la loi, chaque parlementaire peut, à tout moment, se rendre dans les lieux de privation de liberté : prison, cellules de garde à vue, retenue douanière… Hier après-midi, c’est au Local de Rétention Administrative de la Police aux Frontières de l’aéroport Aimé-Césaire que la sénatrice, sur invitation de Me George-Emmanuel Germany, s’est rendue.
Le LRA, situé au rez-de-chaussée de l’aéroport, c’est l’endroit où sont gardés les ressortissants étrangers concernés par une mesure d’éloignement mais qui ne peuvent pas immédiatement quitter le sol français. Au moment de la visite, personne n’y était « hébergé ».
Ce qui n’a pas empêché les visiteurs inopinés de constater des manquements à la loi. Absence de lumière naturelle et de vue sur l’extérieur, de séparation homme / femme, de cour de promenade, de téléphone en accès libre ou encore de local de santé…
Au regard, notamment, du manque de luminosité ou d’absence de cour extérieure, Me Germany estime, « qu’ici, c’est encore pire que la prison ». Il égrène les dysfonctionnements, tout en poursuivant la visite.
Six places sont actuellement prévues au sein de cette structure. Neuf autres seraient positionnées au commissariat du Lamentin. Catherine Conconne regrette que les six lits -dont des lits superposés- soient tous installés dans la même pièce.
Jusqu'à 5 jours de rétention
Au vu du constat réalisé, elle adressera un rapport au ministère de l’intérieur, en intimant à l’administration de se mettre en règle et « de pouvoir mettre en œuvre la loi telle qu’elle l’exige ». « C’est aussi notre mission de parlementaire de contrôler l’action du gouvernement ».
Au sein des Locaux de Rétention Administrative (LRA), la rétention des personnes concernées ne peut, en théorie, excéder 48h. Mais, faute d’un véritable centre de rétention administrative en Martinique -qui est basé en Guadeloupe-, les ressortissants en situation illégale sur le territoire peuvent y rester jusqu’à 5 jours, décrivent Catherine Conconne et George-Emmanuel Germany.
L’avocat et la sénatrice ont terminé leur visite ce vendredi en ciblant les locaux de garde à vue de la PAF situés dans l’ancien aérogare. Mais, cette fois-ci, personne n’a répondu. La sonnette de la porte d’entrée a résonné dans le vide. Les deux visiteurs en ont simplement pris note.
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