L'association « Jeux et Enjeux » de Sandrine Gruda change la vie des jeunes

Créée en 2020, l’initiative a déjà accompagné plus de 70 adolescents âgés de 14 à 16 ans, à travers un programme de six mois axé sur le développement personnel, la pédagogie, le sport et l’éveil aux enjeux de la vie quotidienne. Cette stratégie repose sur ce qui se veut "une vision globale de l'accompagnement des jeunes".

Le programme phare de l’association, intitulé « Jeune en devenir », s’adresse à des adolescents parfois en perte de repères. Sandrine Gruda, à l’origine du projet, en mesure aujourd’hui les effets concrets.

Je ne pensais pas que les personnes de la première heure sont encore là. Je suis contente de voir que des stagiaires sont aujourd'hui dans l'équipe opérationnelle. C'est le même objectif, on propose le stage Jeune en devenir, pour aider la jeunesse à se réaliser.

Face à la réalité sociale parfois difficile, l'association a choisi d’élargir son champ d’action et d'intégrer les parents aux programmes afin que la dynamique des jeunes continuent une fois qu'ils retrouvent leurs foyers.

On a réalisé qu'il faut accompagner aussi les parents. On leur propose des masterclass sur la sérénité, la communication, le budget familial. Nous voulons asseoir davantage les nouveaux programmes, améliorer la communication autour de l'association. Nous sommes relativement peu connus.

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Des transformations visibles

Le programme repose sur 11 ateliers répartis sur six mois, totalisant plus de 100 heures de formation. On y retrouve des modules comme l’éloquence, l’art-thérapie, la gestion des émotions, les bases de la finance personnelle, ou encore du sport, chaque après-midi.

Kerylson, ancien stagiaire devenu membre actif de l’association, témoigne de cette dynamique :

J'ai fait partie d'une édition de Jeux et Enjeux. Quand j'ai vu comment on était encadrés par des jeunes, et que Sandrine Gruda donnait des responsabilités à ces jeunes, ça m'a interpellé. Le matin, on a des ateliers comme éloquence, art-thérapie, finance et l’après-midi, du sport ou d'autres activités. La méthode 3, c’est pour se concentrer et canaliser les émotions. J’ai vraiment senti la différence. Quelques mois après, je faisais des choses que je ne faisais pas avant. Même moi, je le voyais, et j’étais assez époustouflé. »

Un tremplin 

Pour Matheo aussi, l’expérience a été déterminante dans son parcours :

Depuis Jeux et Enjeux, j'ai eu énormément d'opportunités qui sont venues à moi, ou que je suis allé chercher. Ça a été un boost, un tremplin. Je pense que je ne peux que continuer sur ce chemin-là.

Aujourd’hui, plusieurs anciens bénéficiaires ont intégré l’équipe de l’association. Ils y occupent des fonctions essentielles : community manager, coordinateur de projets, encadrants de stagiaires. La transmission et la responsabilisation sont devenues les pierres angulaires du projet.

Des ambitions pour l’avenir

L’association ne compte pas s’arrêter là. Sandrine Gruda souhaite désormais élargir son rayonnement :

Il faut aussi créer une antenne à Paris, car ils sont nombreux à faire leurs armes là-bas. On veut être un relais. Je suis chef d'orchestre, mais les professeurs accompagnent sur le terrain, ils voient l'évolution, la transformation, en tout cas pour les plus assidus.

Marquée par le contexte social actuel, la basketteuse ne cache pas son inquiétude mais réaffirme la mission qu’elle s’est donnée :

L'image actuelle et la violence m'attriste. On aimerait sauver tout le monde, même si c'est impossible. Mais c'est surtout dur pour les jeunes qui dévient et leurs parents. Nombreux sont démunis. Mais ça renforce la raison d'être du programme.

Avec Jeux et Enjeux, Sandrine Gruda prouve que l’engagement sportif peut aussi être un levier éducatif et social. Et pour une jeunesse souvent en quête de sens, cette initiative trace un chemin concret, humain et porteur d’avenir.

À ECOUTER Entretien avec Sandrine Gruda, par Cédric Catan