La mulâtresse Solitude debout dans toute sa gloire à Bagneux

La Solitude de Bagneux revient de loin. Brûlée par des émeutiers en 2023, il ne restait d’elle qu’une structure calcinée au grand dam de son créateur Nicolas Alquin.

Quand on m’a appris que Solitude avait été brûlée, je sortais d’une opération au genou. J’étais malade et sidéré qu’une telle chose ait pu arriver. Il a fallu qu’on me montre les photos pour y croire.

La ville de Bagneux demande à l’artiste sa réhabilitation. Mais, choqué par sa destruction, Nicolas Alquin rechigne à s’y remettre. Il faudra que son fils, Marc, le motive avec la promesse de l’accompagner dans ce process. Ensemble, les hommes s’y mettent quasiment jour et nuit pour livrer à temps une Solitude relevée de ses cendres.

Un symbole universel

Debout devant son œuvre, l’artiste a le cœur bien plus léger. Les bois précieux ont été restaurés, ainsi que le travail métallique. Les stigmates du feu n’apparaissent plus.

Je suis tellement heureux. Elle est debout dans toute sa vérité, avec les trois couleurs initiatiques de tous les peuples du monde, le rouge, le noir et le blanc. Vous savez, une bonne restauration ne se voit pas, et c’est le cas ici. Je ressens de la joie pure, mais je reste humble face à cette femme.

Pour Nicolas Alquin, la mulâtresse Solitude est un symbole. Avec elle, c’est aussi la mémoire de l’esclavage et de la liberté qui est réhabilitée avec comme valeurs cardinales et fondamentales, la liberté, l’égalité et la fraternité.