La création d’un fonds d’aide à la mobilité, un soulagement pour Danielle, aide à domicile

C’est un coup de pouce du gouvernement pour les aides à domicile : un fonds national de 75 millions d’euros a été créé pour faciliter leur mobilité, en août dernier.

La Martinique bénéficiera d’1,5 million d’euros.

Danielle Noël est aide à domicile, mais elle n’a pas de voiture, ni de permis. Tous les jours, elle prend le bus, quand il y en a… Alors cette aide à la mobilité, c’est une aubaine pour elle. 

En bus, en stop ou à pied

Pour aller travailler, elle prend le bus route de Redoute, à Fort-de-France. Ce matin-là, direction Sainte-Thérèse.

Le trajet dure 10 à 20 minutes quand je prends le bus, selon l'heure à laquelle je pars, bien sûr.

Mais ce jour-là, les bus sont en grève.

C’est très désagréable pour se rendre chez les bénéficiaires, surtout sous cette chaleur en plus. Je vous assure que ce n'est pas une partie de plaisir.

Quand il n'y a pas de bus, ses options sont limitées : le stop, la marche, payer quelqu'un ou même renoncer à sa journée de travail. Danielle décide ce matin-là d'avancer à pied.

Epuisée

Elle croise des gens du quartier, qui parfois lui proposent leur aide.

S’ils ont une voiture, ils peuvent me déposer ou bien ils m'avancent et puis je fais le reste, le petit bout à pied. Ça m'est arrivé deux fois de faire le trajet à pied, franchement, de chez moi jusqu’à chez un monsieur. Ce n'est pas facile, je peux vous le dire.

Danielle trouve finalement un stop, mais ce périple matinal l'épuise.

J'arrive fatiguée et je n’ai quasiment plus envie de travailler, c'est sûr, mais il faut le faire. Mais c'est vraiment, vraiment pénible pour moi qui suis à pied.

« Waouh !, c'est super, génial »

Alors l'annonce d'un fonds de soutien à la mobilité pour les aides à domicile est un vrai soulagement pour Danielle.

Waouh !, c'est super génial pour nous. Il était temps de mettre en place cette éventuelle opportunité. Avec une telle aide, j’aurais pu me rendre plus souvent chez plusieurs bénéficiaires. Travailler plus pour gagner plus.

Danielle a finalement mis 45 minutes pour rejoindre le domicile de son bénéficiaire. Et sans voiture, impossible de rendre tous les petits services qui font aussi son métier, comme faire les courses, récupérer une ordonnance ou accompagner son bénéficiaire, voire un proche.

A ECOUTER Danielle Noël explique en quoi consiste son métier, essentiel pour les bénéficiaires.

Délibération de la CTM

La CTM doit voter une délibération avant le 15 novembre pour débloquer ces crédits.

Concrètement, ce dispositif doit financer l’achat ou la location de véhicules à faibles émissions, alors que plus de 8 professionnels sur 10 utilisent encore leur voiture personnelle pour intervenir chez les bénéficiaires.

Il financera aussi des temps d’échange et de coordination, indispensables pour rompre l’isolement d’un métier souvent exercé seul, comme l’explique Sandra Xavier, déléguée de la Fédération nationale des entreprises de service à la personne et de proximité.

Dans cette délibération, on doit obligatoirement retrouver deux programmes. Le premier, c'est le plan de soutien à la mobilité des professionnels. Au moins 50 % de cette somme sera destinée à l'achat ou à la location de véhicules, à condition qu’ils soient de faibles émissions. Le deuxième programme devra permettre l'organisation de temps de dialogue et de partage de bonnes pratiques entre intervenants. La balle est d'abord dans le camp de la CTM pour délibérer de manière à ce que nous, Martiniquais, on puisse en bénéficier. On est bien d'accord qu'on ne donne pas de l'argent à une aide à domicile pour qu'elle s'achète une voiture. Ce sont plutôt les services autonomie à domicile (SAD) qui devront s'équiper pour permettre aux aides à domicile d'être véhiculés.