Journées du patrimoine : plus de 4000 vestiges précolombiens conservés en Martinique

A l’occasion des journées européennes du patrimoines qui débutent ce vendredi 19 septembre, focus sur les vestiges archéologiques de la Martinique. Depuis plusieurs années les fouilles se multiplient sur le territoire et les trouvailles sont de plus en plus monumentales.

La découverte à Sainte-Anne

Pendant les grandes vacances, 257 vestiges amérindiens ont été mis au jour sur le site du Club Med des Boucaniers, lors de travaux d’extension. Puits, mobiliers et sépultures ont été exhumés grâce à une fouille préventive menée par le prestataire Evéha, à la demande de la Direction des affaires culturelles de Martinique.

Benoit Bérard, maître de conférences en archéologie à l’Université des Antilles, revient sur le processus :

À Saint-Anne, il y avait une suspicion. Il y avait des possibilités qui est là, des vestiges archéologiques à la fois coloniaux, il y a une vieille batterie, mais qui a disparu et été emportée par la mer, et amérindien, précolombien. Il y a eu une première phase qu'on appelle de diagnostic, qui a permis de vérifier ou non si ce potentiel archéologique était réel. Et puis, dans une seconde phase, celle qui s'est déroulée durant le premier semestre de cette année, sur plusieurs mois, il y a eu une fouille préventive du site qui a permis de récolter les objets, de documenter leur contexte, de faire tout un tas de prélèvements pour des analyses scientifiques et ainsi de bien documenter ce site avant qu'il ne disparaisse. La fouille en elle-même, d'une certaine façon, fait disparaître le site, lève la contrainte archéologique sur le terrain et permet ensuite l'aménagement.

Des milliers de vestiges préservés

Aujourd’hui, le musée d’archéologie de la Martinique conserve un peu plus de 4000 vestiges précolombiens. Mais d’autres initiatives voient aussi le jour pour préserver et transmettre ce patrimoine.

Au Lorrain, le Parc caribéen de la vie amérindienne, construit sur le site archéologique de Vivé, est en cours d’aménagement. Son ouverture est prévue d’ici deux à trois ans. Mathieu Écrabet, archéologue à Cap Nord et responsable du centre, a détaillé le projet :

C'est un parc archéologique qui est simplement construit sur le site archéologique de Vivé, qui est un des sites de référence de la culture amérindienne des petites Antilles. C'est un parc qui fait 22 hectares. On pourra effectivement comprendre comment est-ce que les Amérindiens ont vécu. Il y a de ça à peu près 1 600 ans de cela. Il y aura le bâtiment principal qui sera effectivement la salle de conférence, l'exposition permanente. Et ensuite, il y a deux autres bâtiments qui, pour l'instant, sont déjà sortis de terre, le campement des chercheurs et le bestiaire. Il y aura également un espace dédié à un espace artistique qu'on appelle le jardin des imaginaires, où il y a huit artistes qui ont été sélectionnés et qui vont faire des œuvres monumentales qui seront présentées dans le parc.