Hermès Ezana : « Je n’ai volé de terre à personne au quartier Clouette »
Le Martiniquais de 87 ans revient sur l’affaire du terrain du quartier Clouette aux Trois-Îlets. Un terrain légué par sa mère, explique-t-il, à une époque où il s’agissait encore d’un terrain vague, sans aucun accès. Il accuse Hervé Pinto d’avoir brûlé ou tenté de brûler sa maison à deux reprises.
« Il n’y avait rien à Clouette. Il y avait deux ou trois mares mais c’est tout. Les maisons de mes tantes étaient tombées », affirme Hermès Ezana, 87 ans.
Depuis plus de 25 ans, un conflit oppose deux des descendants de Félix Grat : à savoir Hermès Ezana lui-même et Hervé Pinto. Ce conflit familial, outre les retentissements médiatiques récents, met en exergue une problématique martiniquaise, celle de l’indivision.
Pour Hermès Ezana, invité de la rédaction ce lundi 26 février, lorsqu’il a hérité de sa mère du terrain au quartier Clouette, le père d’Hervé Pinto, son grand cousin, devait hériter d’une autre terre, au quartier Bois Coupé. « C’est ce que ma maman m’a dit, donc il n’y avait aucune raison de le consulter ».
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Hermès Ezana, l’un des héritiers légitimes de Félix Grat, s’est alors installé sur le terrain légué par sa mère aux Trois-Îlets et a vendu certaines parcelles à un promoteur.
J’ai été bête, en fait. Je me suis dit que l’endroit est trop beau pour être seul à être là. Mal m’en a pris. Et c’est vrai que mon opération financière n’a pas été une réussite. J’ai été un peu roulé dans la farine mais je l’accepte.
Arthur Pinto, le père d’Hervé et cousin d’Hermès Ezana a contesté cette opération. Hervé Pinto a repris le flambeau de son père par la suite et médiatisé à tout-va cette affaire, en livrant version de l’histoire et les décisions de justice qui lui sont favorables.
« Il a brûlé ma maison ! »
Beaucoup plus discret sur cette affaire, Hermès Ezana a accepté, cettte fois-ci, de livrer sa version sur RCI.
Je n’ai jamais rien volé à personne ! Jusqu’à aujourd’hui, je paye les impôts sur le terrain où je suis, enfin où j’étais. Puisque par deux fois, M. Pinto a tenté de mettre le feu à ma maison. La première fois, j’étais là et j’ai pu circonscrire l’incendie. La seconde fois, je n’étais pas là. Pourquoi je pense que c’est lui ? Parce qu’il était venu chez moi avec son groupe de personnes et m’a dit : « je vais te tuer et brûler ta maison ».
Hermès Ezana, 87 ans, évoque une situation aujourd’hui très difficile à vivre. Bien que propriétaire de sa maison incendiée, il ne peut plus y retourner. Il vit aujourd’hui, dans un « très petit appartement », à Fort-de-France.
M. Pinto a investi ma maison avec ses voyous. Je n’ai pas peur mais je ne peux plus y retourner, je ne veux pas provoquer un drame. Je vis cette situation très mal. Aujourd’hui, je trouve ça affligeant de voir « le peuple martiniquais » comme on veut bien le qualifier se laisser entraîner par quelqu’un qui est malade. Comment un élu, qui représente le peuple, peut s’afficher à côté de quelqu’un qui a brûlé une maison ? J’essaie de ne pas regarder les vidéos qu’il met mais hier soir (Ndlr : la veille de l’interview), j’ai été regardé quand même et je n’aurais pas dû. Et, ce matin, j’étais très mal. Ça ne va pas du tout… Mais ça va aller… J’ai heureusement beaucoup de gens qui m’aiment et c’est ça qui me permet de tenir
À ÉCOUTER Hermès Ezana, invité de la rédaction de RCI
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