Harcèlement au travail, un atelier pour accompagner les victimes au Lamentin

La parole de victimes de harcèlement au travail a été entendue ce mercredi matin (11 juin), dans un cadre discret et bienveillant, à l’antenne de Justice du Lamentin.

L’association Halte, en partenariat avec France Victimes, a organisé une rencontre avec ces victimes, dans le cadre du mois de la qualité de vie et des conditions de travail.

La plateforme « Mémo de Vie »

Au programme, un atelier thématique pour les former et les sensibiliser à des outils permettant de mieux les accompagner dans leurs démarches, notamment « Mémo de Vie », une plateforme gratuite et confidentielle.

Fred Thaly, intervenant socio-judiciaire pour France Victimes Martinique, explique l’intérêt de cet outil.

Cet atelier a contribué à présenter l'Association d'aide aux victimes, agréée par le ministère de la Justice, et l'outil Mémo de vie qui permet d'accompagner les victimes de violences, mais aussi de harcèlement au travail. C'est une plateforme digitale numérique qui permet aux victimes d’avoir des informations complémentaires au sein des services d'aide aux victimes. On va leur expliquer comment créer le compte. Et l'objectif, c'est qu'elles puissent utiliser le Mémo de vie au quotidien. Il va permettre d'enregistrer tous les événements qu'elles ont vécu et, avec leur consentement, archiver des pièces, éventuellement dans le cadre d'un dossier avec une procédure en cours.

« Être accompagné et ne pas lâcher »

Parmi les participants, une femme harcelée au travail depuis trois ans. Elle explique son parcours et partage un message d’espoir aux victimes.

J'ai entamé une procédure. J'ai dû faire appel à un cabinet d'avocats. Et aujourd'hui, la procédure est en cours. Donc je ne lâche pas, parce qu'on m'a quand même pris quelque chose. On sent qu'on vous arrache quelque chose que vous aimiez. Donc aujourd'hui, je suis dans l'acceptation et ça me rend plus forte. Il y a de l’espoir. Quand vous savez qui vous êtes et qu'on vous prend cette estime de soi, je dis qu'il ne faut pas lâcher. Et d'autant plus qu'aujourd'hui, avec certaines associations, il y a des personnes qui sont là pour nous accompagner, pour nous aider. Donc j'ai bon espoir, surtout ça devient un fléau qui est de plus en plus reconnu. Quand le travail devient souffrance ou quand le travail rend malade, moi je dis qu’il faut être accompagné et ne pas lâcher.

« Agir le plus tôt possible »

Alain Maragnes, président de l’association Halte, explique comment les victimes sont prises en charge et détaille les actions de prévention mises en place par la structure.

Nous, on a vraiment une intention d'accueillir toutes paroles de la part des victimes ou des présumées victimes. On est bien sûr attentif à ce qu’elles expriment. La définition du harcèlement, se sont plusieurs violences répétées. L'idée c'est d'agir le plus tôt possible. On conseille la victime sur ce qu'elle peut faire pour faire son signalement, porter plainte s’il faut porter plainte. Mais on a aussi un volet préventif. On veut tendre la main aux administrations, aux entreprises, aux associations pour leur dire voilà, il y a effectivement ce phénomène du harcèlement, il y a de la discrimination, de la violence, des risques psychosociaux au travail. On a le sentiment que les employeurs ne savent pas faire. Et donc il y a un nouvel acteur qui est Halte aujourd'hui. On apporte à la fois un savoir-faire, une expertise et une offre de sensibilisation, de formation, de médiation, également de conciliation. On va même jusqu’à proposer des interventions in situ, des ateliers de sensibilisation, mais pourquoi pas, dans certains cas, carrément de la médiation, c'est-à-dire aider la structure à solutionner le problème.

A noter qu’un groupe de parole, animé par un psychologue, se tiendra demain soir (jeudi 12 juin) de 18 à 20 heures. Et mercredi prochain (18 juin) aura lieu l’assemblée générale de l’association Halte, à laquelle toute personne souhaitant découvrir ses missions est conviée.