« Farin Matinik », un projet pour sensibiliser les scolaires à l’alimentation locale

Par 23/06/2025 - 15:15 • Mis à jour le 23/06/2025 - 15:17

Depuis le début du mois de juin, la Chambre de métiers et de l’artisanat de Martinique a lancé une mallette pédagogique accompagnée d’ateliers culinaires à destination des scolaires et des personnes en situation de précarité. L’objectif, les sensibiliser à l’alimentation locale.

    « Farin Matinik », un projet pour sensibiliser les scolaires à l’alimentation locale
@Mélissa Grutus

Sensibiliser les jeunes à l’alimentation locale, c’est l’enjeu de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Martinique.

Depuis le début du mois de juin, l’institution a lancé une mallette pédagogique accompagnée d’ateliers culinaires à destination des scolaires (écoles primaires, collèges, lycées) et des personnes en situation de précarité.

Intitulé « Farin Matinik », ce projet pédagogique les invite à découvrir autrement les farines locales issues du manioc, de la banane verte ou encore du fruit à pain.

Le vendredi 20 juin, 1 200 élèves des 11 écoles de la commune du François ont pris part à cette initiative à l’Espace Filia, dans le cadre de la 4e édition de la Journée de l’environnement, placée sur le thème « Du jardin à l’assiette ».

Atelier culinaire

Un atelier culinaire était animé pour l’occasion par la cheffe martiniquaise Prisca Morjon, qui a réalisé la recette des crêpes à base de giromon et de farine de manioc.

Et la surprise gustative est plutôt réussie à entendre la réaction de ce jeune garçon.

Je m’attendais à ne pas aimer. C’est avec du manioc. Mais c’était vraiment bon, ça avait un très bon goût.

Sa camarade est, elle aussi, convaincue par cette recette.

C’était vraiment bien, ça nous a appris des choses. Et on a bien dégusté. J’ai découvert que le giromon on pouvait l’utiliser sous plusieurs formes. On ne sentait pas trop le goût du giromon dans les crêpes. C’était vraiment bon et je pense que je vais le refaire chez moi.

« Sensibles aux saveurs de chez nous »

Même si ces produits locaux sont peu présents dans leur alimentation quotidienne, les enfants montrent une vraie sensibilité et un bel enthousiasme, comme le constate Prisca Morjon, cheffe martiniquaise, mais également animatrice culinaire et chroniqueuse télé.

Les enfants sont non seulement prêts à découvrir de nouvelles choses, mais aussi très sensibles aux goûts et aux saveurs de chez nous. Quand on met du goût et quand on fait avec eux, ils sont très curieux, très intéressés. Ils sont vraiment désireux de connaître de nouvelles choses à partir du moment où on leur explique d'une part et aussi où on y met du goût, de la saveur et un peu de jeu.

Découverte du jardin créole

Parmi les activités proposées également, la découverte des fruits et légumes du jardin créole. Murielle Louis-Marie, coordinatrice sur l’école de Manzo au François, il faut qu’il y ait une relève, pour perpétuer la tradition.

A ECOUTER Murielle Louis-Marie, coordinatrice sur l’école de Manzo au François

Un travail de transmission

Mais l'objectif va bien au-delà de la simple dégustation. C'est un véritable travail de transmission qui se joue sur le plan pédagogique, comme l’indique Samantha Louis-dit-Sully, enseignante et adjointe au maire en charge de la caisse des écoles à la ville du François.

L'idée pour nous, c'est que les enseignants s'imprègnent un peu de l'initiative et continuer à travailler avec les enfants sur des thématiques qui sont plus proches de nous culturellement parlant. Et donc du coup, l'idée c'est d'initier cela et puis de les intégrer pleinement, donc à travers aussi des sorties sur les sites pour leur faire rencontrer en fait des agriculteurs, etc.

La campagne de sensibilisation se poursuit et avec elle le plaisir de redécouvrir les richesses du terroir.


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