Face aux coupures d’eau, la colère des habitants de Morne Capot au Lorrain
Le collectif des riverains de Morne Capot menace de bloquer les usines de Vivé et Durand si l’eau ne revient pas à leur robinet. Ces Lorrinois habitent à côté de deux des cinq plus grosses usines de production d’eau potable de l’île et pourtant, ils subissent des coupures incessantes.
Ils habitent à côté de Vivé et Durand, deux des cinq plus grosses usines de production d’eau potable de l’île et pourtant leur robinet est régulièrement à sec.
Les 1 200 habitants de Morne Capot, au Lorrain, expriment une nouvelle fois leur ras-le-bol.
Des travaux qui se font attendre
Les entretiens avec la CTM, propriétaire de l’usine de Vivé, le donneur d’ordre Cap Nord ou encore la Saur en charge de la distribution n’ont, semble-t-il, rien donné. Et des travaux, qui devaient démarrer en janvier, se font attendre.
Excédé, le collectif de riverains menace de bloquer ces unités qui alimentent environ 160 000 foyers martiniquais.
Hier (samedi 26 avril), une dizaine d’entre eux étaient réunis pour raconter le calvaire qu’ils vivent au quotidien.
« Le moral un petit peu malade »
Pour Lalane, une commerçante du quartier, la situation n’a que trop duré :
Quand j'ouvre l'eau, il n'y a pas d'eau. Donc, je ne peux pas prendre ma douche pour aller travailler. Quand j'arrive à la boutique, il n'y a pas d'eau pour me laver les mains. Des fois, quand je vais cuisiner à la maison, il n'y a pas d'eau. Donc, je monte à la boutique et il n'y a pas d'eau. Donc, il faut que je retourne à la maison. C'est vrai que quand il n’y a pas d’eau pendant une journée, ça rend le moral un petit peu malade.
« Il est temps que les gens se réveillent »
Jean-Louis Zaffa, vice-président de Dlo môn kapo, est remonté face au manque d’investissement des Lorrinois par rapport à cette situation.
Ça suffit. Il faut que les gens arrêtent de m'appeler pour me dire qu'il n'y a pas d'eau, qu'on n'a pas eu de bouteilles, qu'on n'a pas... Si on gagne, on gagne ensemble. Si on perd, on perd ensemble. Mais il faut qu'on soit ensemble. Il faut que les gens arrêtent de se cacher. Il faut que la politique arrête d'être au milieu de tout parce que les gens mélangent tout. Et à Dlo môn kapo, on ne fait pas de politique. Il est temps que les gens se réveillent et moi, je suis fatigué d'aller seul. On va continuer parce qu'on s'est engagé dans un combat et on ira jusqu'au bout. Il faut respecter son engagement.
« Un réseau complètement défaillant »
Présent également à cette réunion, Marcelin Nadeau, député de la Martinique, a réaffirmé son soutien aux habitants et a invité l’Etat à prendre ses responsabilités.
C'est vrai que nous avons un réseau complètement défaillant. Nous n’arrêtons pas d'essayer de pousser l'État à participer largement au financement. Il n'y a pas que l'État qui soit concerné, il y a également les collectivités, mais que l'État mette la main à la poche. Pourquoi ? Parce que pendant longtemps aussi, lorsque des régions françaises avaient leur agence de l'eau, sur le principe de l'eau paye l'eau, nous n'en avions pas. On peut dire quelque part que sur cette question de l'eau, il y a une incurie de l'État. Et aujourd'hui, maintenant que les collectivités à différents niveaux sont chargées de la gestion de l'eau, se pose la question de la performance des réseaux. Il y a beaucoup de fuites, il y a beaucoup de problèmes, de coupures et ce n'est pas normal. C'est pour ça que je dis bravo à ces Martiniquais et Martiniquais, les habitants et habitants de Morne Capot, qui, à travers leur collectif, expriment un ras-le-bol. C'est vrai qu'il y a eu des travaux engagés par la CTM et Cap Nord. Nous pensions après ces travaux que la situation se serait améliorée, mais malheureusement, nous constatons qu'elle perdure et ça, c'est inadmissible.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






