Espèces, carte, chèque : quelles habitudes de paiement en Martinique ?
L’IEDOM a interrogé 600 personnes en Martinique sur leurs habitudes de paiement. Une enquête qui révèle un attachement persistant aux espèces, mais aussi une adoption croissante des technologies de paiement.
Comment les Martiniquais règlent-ils leurs achats au quotidien ? C’est la question centrale d’une étude réalisée en décembre 2023 par l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM). L’enquête, menée auprès de 600 personnes, a dressé un panorama des moyens de paiement utilisés sur l’île.
Premier constat : si les cartes bancaires — en particulier le paiement sans contact — sont largement répandues, les espèces conservent une place importante dans les habitudes locales. Le chèque, quant à lui, poursuit son déclin, sans pour autant disparaître totalement.
Les espèces, toujours bien ancrées dans les usages
Malgré la progression des solutions numériques, l’argent liquide reste très présent en Martinique, comme dans les autres territoires ultramarins, a expliqué Adrien Boileau, responsable des études économiques à l’IEDOM.
On se rend compte que les personnes de plus de 60 ans ont une vraie préférence pour les espèces : 68 % de leurs achats du quotidien sont réglés en liquide
Cette tendance évolue toutefois chez les plus jeunes :
« Inversement, les 18-24 ans utilisent les espèces dans 38 % des cas. Ils se sont emparés des nouveaux usages numériques. On observe donc une cohabitation entre tradition et modernité : en Martinique, on aime les espèces, mais on aime aussi les nouvelles technologies.
Chèques en retrait, carte bancaire omniprésente
Le chèque, longtemps moyen de paiement privilégié, continue de reculer dans les usages. À l’inverse, la carte bancaire s’impose, notamment grâce au développement du sans-contact, devenu un geste quotidien pour de nombreux consommateurs.
Cette dynamique suit une tendance observée également en Guadeloupe, en Guyane ou dans l’Hexagone, où les paiements dématérialisés progressent rapidement.
Vers l’euro numérique
Au-delà des habitudes actuelles, l’IEDOM évoque déjà les évolutions à venir. Un projet d’ampleur se dessine : celui de l’euro numérique selon Patrick Croissandeau, directeur de l’IEDOM.
C’est une volonté forte de l’Eurosystème et de la Banque centrale que de proposer une alternative au billet. Nous réfléchissons à la manière de transformer notre euro papier en euro numérique. La réflexion est en cours. L’idée, c’est de garantir la souveraineté de notre monnaie, dans ses fonctions de réserve, de valeur et d’outil d’échange. Et avec cette même garantie, offrir à nos concitoyens la confiance en la monnaie.
Le développement de cette nouvelle forme de monnaie s’inscrira dans un processus progressif, au fil des prochaines années.
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