En marge du tour des yoles, les marins-pêcheurs alertent sur les dégradations de matériel de pêche

Par 02/08/2025 - 11:34

Au cout d'une semaine de course de yoles, les marins-pêcheurs n'ont pas le coeur à la fête. Les cas de dégradations de matériel de pêche se multiplient sans même aborder les imprudences et les incivilités des plaisanciers.

    En marge du tour des yoles, les marins-pêcheurs alertent sur les dégradations de matériel de pêche

Alors que le Tour des yoles rondes bat son plein en Martinique, des voix s’élèvent en marge de la fête. Les professionnels de la pêche dénoncent des dégradations répétées de leur matériel par des bateaux suiveurs, non officiels et parfois peu respectueux des règles de navigation. Bouées sectionnées, casiers détruits : les dégâts sont bien réels.

Jean-Michel Cotrébil, président du Comité régional des pêches maritimes, tire la sonnette d’alarme.

Depuis le départ au Diamant, j’ai alerté le président de la société des yoles. J’ai vu des bouées sectionnées au passage de Salines, beaucoup d’autres au large du Robert. Le matériel reste coincé dans les hélices. C’est inadmissible.

Un coût pour les professionnels

Ce matériel n’est pas anodin : il s’agit de filets et de nasses, notamment utilisés pour la pêche au lambi, en pleine saison actuellement. Leur perte représente un coût direct pour les professionnels et une menace pour la ressource halieutique.

Un pêcheur a vu quatre jeunes femmes dans une embarcation dont l’hélice s’est bloquée dans un casier. Au lieu de le dégager, elles l’ont tout simplement sectionné. C’est n’importe quoi.

Face à ces pratiques jugées irresponsables, le comité appelle à une vigilance accrue de la part des autorités, mais aussi à une meilleure sensibilisation des plaisanciers. Une demande comprise par la Fédération des yoles rondes qui a relayé l’appel à la vigilance par la voix de la présidente Isabelle Malborough.

Nous devons réagir. Le Tour est une compétition festive, mais n’oublions pas que d’autres travaillent en mer. Ils en vivent. Je demande aux plaisanciers d’éviter les bouées de nasses, de ne pas les couper. C’est une question de respect.

La Fédération insiste par ailleurs sur la sécurité en mer, qu’elle souhaite assurer au maximum tout au long de l’événement.

Si les bateaux d’encadrement du Tour respectent généralement les zones de pêche, les "suiveurs" — ces embarcations privées qui longent la course sans lien officiel avec l’organisation — posent davantage problème. Naviguant parfois sans formation ni conscience des enjeux, ils deviennent une source de tension.


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