Didier Laguerre, maire de Fort-de-France : « la violence n’a jamais résolu aucun problème »
Après plusieurs jours de violences urbaines, le maire de Fort-de-France s'exprime sur les affrontements récents et les dégâts considérables à Fort-de-France. Tout en condamnant les violences, il assure travailler en coulisses et appelle à la voie du dialogue pour trouver des solutions à la vie chère.
Après plusieurs jours de violences urbaines à Fort-de-France, le maire, Didier Laguerre, s’est exprimé ce matin. C’est un élu préoccupé mais qui se dit sur le terrain, de façon pas toujours visible, afin de tenter de ramener le calme.
Au quotidien, les équipes municipales, la police municipale, la police nationale, l’équipe de nettoyage municipale, la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) et la Cacem (Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique) sont mobilisées pour pouvoir déblayer, ramasser, évacuer tous les déchets et faire en sorte que la situation revienne le plus rapidement possible à la normale.
Didier Laguerre répond aux administrés qui s’interrogent de ne pas l’avoir vu lors de ces derniers débordements.
« Que font les élus ? Que fait le maire de Fort de France ? Le maire de Fort de France, face à cette situation qui semble être dans une impasse. Le maire de France, depuis ce week-end, avec ses équipes, essaie de faire de la médiation pour permettre aux acteurs majeurs de cette situation de pouvoir se remettre autour d'une table et de pouvoir construire ensemble une solution qui permette de traiter la problématique de la vie chère en Martinique et de traiter cette problématique durablement.
Une médiation engagée
Selon lui, sans vouloir dévoiler ce qui se joue en coulisses, une médiation est en cours et devrait aboutir. S’il assure comprendre et partager les préoccupations sur la vie chère, il affirme fermement, aussi, condamner toute forme de violence.
Personne ne peut contester que les prix pratiqués en Martinique sont très élevés, voire abusifs. Personne ne peut contester qu'il y a un vrai problème de fichière sur lequel les élus, les syndicats, les corps constitués se battent depuis plusieurs années. On a, depuis le 1ᵉʳ septembre, une mobilisation citoyenne sur un sujet important pour la Martinique. Cette mobilisation L'opération doit conduire à un dialogue. À un dialogue constructif. Aucune solution ne peut être trouvée dans la violence. Je condamne l'usage de la violence. Je condamne la prise en otage de la population martiniquaise et en particulier la prise en otage de la population de Saint-Thérèse qui paye déjà un lourd tribut à la vie chère et qui, aujourd’hui, fait encore les frais de ce qui passe.
« Toujours les mêmes personnes qui sont victimes »
Il regrette d’ailleurs que ce quartier, à cause « de caractéristiques matérielles », soit une nouvelle fois au cours des émeutes et des affrontements. Avec des dégâts déjà très importants et qui pénalisent lourdement la population.
Ce qui est vraiment dommage, c'est que les choses se déroulent toujours au même endroit et que finalement, on s'intéresse à un quartier populaire, c'est un quartier avec beaucoup de personnes âgées et les quartiers aux alentours. Et donc, ce sont toujours les mêmes personnes, ces mêmes personnes qui sont victimes des dommages collatéraux à chaque mouvement social et qui vivent une certaine angoisse à la tombée de la nuit par rapport aux échouffourés qui peuvent avoir lieu. Et ça, c'est vraiment regrettable, quelle que soit la légitimité des causes qui sont défendues par ailleurs.
La voie du dialogue
Le maire de Fort-de-France se dit enfin préoccupé, ces dernières années, par le phénomène de montée de la violence et la difficulté à s’assoir autour d’une table en Martinique et à discuter.
Ce qui m'inquiète, c'est cette tendance, ce recours à la violence, aux affrontements, qui d'ailleurs se traduit aujourd'hui malheureusement par des blessés au niveau des forces de l'ordre, au niveau des manifestants, au niveau de ceux qui sont en face des forces de l'ordre. Ce n'est bon pour personne. Ce qui m'inquiète, c'est cette évolution dans la société Martinique, ce recours à la violence pour traiter des problèmes de fond. Et donc cette difficulté à pouvoir discuter. On peut ne pas être d'accord, on peut avoir des contradictions. Mais c'est de la contradiction, des désaccords, des compromis que les uns et les autres peuvent faire que naît une solution. C'est de là que va jaillir une solution, une solution durable.
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