Dégradations dans Fort-de-France cette nuit : élus, commerçants, associations, et préfecture réagissent

Par 18/07/2021 - 13:39 • Mis à jour le 18/07/2021 - 13:57

Suite aux affrontements d'hier soir et aux dégradations constatées dans le centre-ville de Fort-de-France, des élus, commerçants, associations, mais aussi la préfecture, ont réagi ce matin (dimanche 18 juillet) à ce propos.

    Dégradations dans Fort-de-France cette nuit : élus, commerçants, associations, et préfecture réagissent

"Les forces de sécurité resteront fortement mobilisées"

Près de 400 personnes étaient rassemblées vers 21h00 hier soir à Fort-de-France, selon la préfecture, et ont commis des dégradations dans le centre-ville.

Plusieurs bâtiments de l’État ont ainsi fait l’objet de dégradations et de tentatives d’incendie ainsi qu’un immeuble de bureau. De même, trois magasins ont été pillés, dont une bijouterie et deux magasins de téléphones portables.

Des faits que l'association des commerçants de Fort-de-France Coeur de Martinique condamne ainsi avec fermeté :

Le conseil d'administration condamne fermement que ces commerces de proximité par excellence ; outils de travail d’acteurs socioéconomiques déjà fragilisés par la crise sanitaire ; soient une fois de plus l’objet de violences et de pillages. Nous sommes également solidaires des résidents du centre-ville ; exposés au gaz lacrymogène jusqu’au petit matin ; qui ont vécu une nouvelle nuit de désordre et d’angoisse

Le bilan provisoire fait également états de cinq véhicules incendiés. Un policier a été blessé lors de ces interventions, et 7 personnes ont été interpellées.

La préfecture indique que des enquêtes seront diligentées pour arrêter les casseurs et sanctionner ces comportements :

Les forces de sécurité ont été mobilisées toute la nuit pour rétablir l’ordre et ont dû faire usage de la force pour faire cesser les violences et les dégradations. Le préfet condamne avec la plus grande fermeté ces actes de violence. La liberté de manifester est un droit fondamental qui peut s’exprimer dans le respect des règles sanitaires et du couvre-feu. Néanmoins, elle ne justifiera jamais la violence et les dégradations

Avant de conclure :

Les forces de sécurité resteront fortement mobilisées pour assurer la protection du centre ville

Des faits également condamnés par Jimmy Hellenis, secrétaire départemental unité SGP Police-PATS :

Nous sommes révoltés. Nous voyons les messages de haine sur les réseaux sociaux qui incitent à s'en prendre directement aux forces de l'ordre et à leurs familles. C'est un phénomène inacceptable, même si l'on peut comprendre que certaines personnes ne soient pas d'accord avec les mesures gouvernementales. Il y a clairement une montée de cette délinquance, qui s'en prend à des outils de travail, et qui va mettre les Martiniquais à mal

Dialogue et apaisement

Serge Letchimy, le président du conseil excutif de la CTM, appelle quant à lui au dialogue et à l'apaisement :

La question de la vaccination est un enjeu collectif et individuel dans ce contexte de grave crise sanitaire que nous traversons. Aussi, chacun a le droit d’exprimer son opinion, son adhésion ou son opposition, mais pas dans l’affrontement. Il nous faut collectivement trouver la voie de l’apaisement et du dialogue afin que les mesures soient appliquées de manière adaptée aux réalités martiniquaises

La sénatrice Catherine Conconne a également réagi à l'encontre de ces actes :

Je trouve cela profondément triste et inacceptable. Aller jusqu'à faire payer des innocents, des commerçants qui subissent déjà une crise, et tomber dans de tels heurts, ce n'est pas acceptable. La Martinique a soif de se construire et rien ne se construit dans le chaos. Nous devons retrouver le chemin de la sérénité, du dialogue, de l'échange. Le respect du citoyen et des institutions doit prévaloir. Et quand on dit qu'on ne peut pas manifester car cela peut devenir un cluster, je crois qu'il faut respecter ces consignes

Plutôt pourtant, la manifestation organisée le matin par le collectif Matinik Lib se voulait calme, comme l'indique Guislaine Sabine, du collectif "Zéro chlordécone et zéro poison" :

Hier matin, on a voulu que chacun vienne participer de manière sereine, tout en sachant que le couvre-feu est une violence. Hier soir, il y a eu de la violence, et je pense qu'on se doutait que les choses allaient monter d'un cran, mais c'est difficile de condamner une partie des personnes, sans regarder ce qui amène cette violence. Maintenant, je pourrais être désolée pour les commerçants, mais il y a certaines personnes qui étaient venues pour casser

 


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