Décès de Renaud Jouye de Grandmaison, figure historique du PPM et de Fort-de-France
Renaud Jouye de Grandmaison est décédé hier soir (jeudi 1er mai) aux alentours de 19h, dans l'année de ses 89 ans. Militant engagé et proche d’Aimé Césaire, il a marqué l’histoire politique et administrative de la Martinique.

Né en 1936, Renaud Jouye de Grandmaison s’est illustré dès ses jeunes années par son engagement politique. Membre de l’Association de Groupement des Étudiants Martiniquais (AGEM), puis de l’Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste Martiniquaise (OJAM) en 1963, il s’inscrit dans les luttes anticolonialistes et progressistes de son époque.
Il participe en 1958 à la fondation du Parti Progressiste Martiniquais (PPM), dont il devient un cadre important. En 1967, il est nommé secrétaire général à l’organisation et à la propagande du parti.
« Nous perdons un grand monsieur »
Professionnellement, il intègre d’abord l’administration de l’Hôpital du Lamentin avant de devenir secrétaire général de la mairie de Fort-de-France. Il occupera cette fonction durant plusieurs années aux côtés d’Aimé Césaire.
Il a contribué au rayonnement politique et institutionnel de Fort-de-France.
La sénatrice Catherine Conconne salue sa mémoire :
L’extraordinaire militant qui n’avait peur de rien. Il y avait la figure de proue du PPM, Aimé Césaire, mais derrière lui, il avait des boucliers. Parmi eux, il y avait le docteur Aliker, bien sûr, Camille Darsières mais aussi Renaud Grandmaison, ouvrier de la cause militante du PPM. Il assumait les coups, les grandes difficultés de l’époque : les affrontements entre la gauche et la droite, entre progressistes et conservateurs. Sans cette barrière d’hommes solides, Césaire n’aurait peut-être pas eu le parcours exceptionnel qu’on lui connaît. Aujourd’hui, nous rendons hommage à un militant d’une trempe rare, un homme engagé, déterminé à défendre la cause martiniquaise. Nous perdons un grand monsieur
Renaud de Grandmaison a travaillé sur de nombreux chantiers comme le SERMAC, la création de l’AMEP, du stade de Dillon, l’usine d’Incinération ou encore le bâtiment administratif et la création du port de plaisance de l’Etang Zabricot.
« Un homme de loyauté, de culture et de profondeur »
Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, rend hommage à « une figure majeure de l’histoire politique, sociale et culturelle de la Martinique » mais aussi « un frère de pensée, un compagnon de route, un homme de fidélité, de conviction et d’action å
Renaud, c’est d’abord une conscience. Une conscience politique, forgée dans les luttes de l’émancipation, nourrie par la force du verbe césairien et ancrée dans un amour inaltérable pour notre peuple (...) Son parcours est l’expression d’un militantisme exemplaire : de l’AGEM à l’OJAM, du secrétariat général à la mairie de Fort-de-France aux bancs du Conseil général, Renaud a toujours fait du service à la population sa priorité.
Il loue aussi « l’homme de loyauté, de culture et de profondeur. Renaud était un homme de dialogue, un homme d’écoute, mais aussi un homme d’exigence. Il savait dire les choses avec franchise, sans détour, dans le respect des convictions de chacun. Il aimait profondément la Martinique et croyait en sa capacité à écrire sa propre histoire »
Renaud de Jouye de Grandmaison a également eu un mandat de conseiller général sous la mandature de Claude Lise de 1998 à 2004.
En 2021, l’école maternelle de Morne Pichevin avait été renommée en son honneur, reconnaissant son apport à la vie publique martiniquaise.
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