Crise dans les transports en Martinique, la présidente des usagers dénonce l’immobilisme
Côté transport, la situation est toujours très tendue en Martinique. Et ce sont les usagers qui trinquent. Un immobilisme que dénonce la présidente des usagers, Manuella Amable-Potiron qui envisage des suites judiciaires à ce dossier.

Le secteur du transport de passagers est fortement perturbé en Martinique depuis plusieurs semaines.
Deux conflits sociaux impactent à la fois le transport maritime et le transport terrestre.
D’un côté, les vedettes Blue Lines sont à l'arrêt depuis le 28 mars. Les salariés dénoncent le non-respect d’un protocole d’accord signé il y a un an portant notamment sur des questions de sécurité avec Martinique Transport.
De l’autre, les employés de Transagglo sont mobilisés depuis le 11 avril, après l’échec des négociations annuelles obligatoires.
« Les usagers souffrent »
Une situation qui devient insoutenable pour nombre d’usagers.
Pour elle, clairement, cette situation n’est plus possible :
Panne, mouvement social… il faut trouver une solution. Et rien ne bouge. Le président de l’exécutif n’a dit aucun mot. Le président de Martinique Transport, le nouveau, n’a toujours rien dit. Ils n’ont fait aucune annonce sur les médias. Il faut que ça bouge. La Martinique est à l’arrêt. Je voudrais que M. Letchimy et M. René-Corail déposent leur véhicule et essayent de prendre le bus pour voir, pendant une semaine, comment les usagers souffrent. Tous les jours, à longueur de journée, nous recevons leurs doléances.
« Mettez en place un service minimum »
Concernant le transport maritime, Manuela Amable Potiron dit comprendre l’origine du blocage, mais elle attend des solutions rapidement.
Il faut que le problème soit résolu. Il faut que l’autorité joue son rôle. Il faut aussi que Blue Lines prenne ses responsabilités. Ils ont annoncé, dès le départ, qu’à la moindre grève ou incident social ils mettraient en place un service minimum. Alors qu’est ce qu’ils attendent pour le faire. Ils ont mis un bus de substitution, mais ça ne suffit pas. En plus, on va arriver en période d’examen du bac. Mettez en place un service minimum et faites en sorte que ça fonctionne. Ce n’est pas possible qu’un aussi petit territoire ne puisse pas avoir un transport correct. Dans la DSP (NDLR délégation de service public), c’est inscrit qu’ils doivent mettre en place un service minimum par bateau. On ne peut pas attendre comme ça. Cela va faire un mois. Il faut bien trouver une solution.
« Demander un déblocage des dépôts »
La grève des salariés de Transagglo met également à mal le transport de passagers, mais terrestre cette fois. Manuela Amable Potiron déplore le blocage de deux dépôts stratégiques du réseau de transport du centre de la Martinique, à l’Étang Z’Abricot et au Lareinty.
La régie a la possibilité de faire intervenir le préfet pour demander un déblocage. 9 lignes qui sont en grève ne peuvent pas impacter plus de 50 autres lignes. On marche sur la tête. M. Letchimy, il faut se réveiller. Il parle beaucoup, mais ces temps-ci, on ne l’a pas beaucoup entendu sur le transport. Un blocage de 50 lignes, ça impacte toute la Cacem. Ce n’est pas possible.
Blue Lines assignée en référé
Dans le dossier Blue Lines, deux associations d’usagers ont assigné la société en référé pour obtenir la mise en place d’un service minimum maritime.
L’audience s’est tenue hier après-midi (lundi 5 mai), au tribunal judiciaire de Fort-de-France.
Les avocats des usagers ont demandé une condamnation de Blue Lines sous astreinte financière de 5000€ par jour de retard.
Le délibéré est attendu ce mercredi 7 mai.
Par ailleurs, une rencontre entre les salariés de Transagglo et leur employeur est prévue demain (mercredi 7 mai), à 10 heures à la DEETS.
A noter que ce mardi matin, une opération molokoy était organisée sur l’autoroute en soutien au grévistes de Transagglo.
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