Collecte des ordures ménagères en souffrance : une solution "temporaire et réversible" trouvée par les acteurs de la gestion des déchets

Par 15/10/2016 - 05:06 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:18

Les gestionnaires des déchets de Martinique semblent avoir trouvé une solution au casse-tête des ordures ménagères consécutif à l'arrêt à deux reprises et en moins d'une semaine des opérations de livraisons des déchets ménagers à l'usine d'incinération de Dillon à Fort-de-France. Lors d'une réunion vendredi 14 octobre 2016 en préfecture, après analyse de plusieurs scénarii, le choix s'est porté sur la création d'une zone de transit temporaire et réversible jusqu'au 31 décembre 2016.

    Collecte des ordures ménagères en souffrance : une solution "temporaire et réversible" trouvée par les acteurs de la gestion des déchets
Des poubelles pleines à ras-bord voire débordant d'ordures, c'est une vision peu ragoutante à laquelle les citadins, et pas seulement eux, sont confrontés depuis quelques jours à travers l'île. Et pourtant, il n'y a pas de grève des éboueurs.
Le problème est en effet ailleurs et nous nous en sommes fait l'écho ici même.

Quarante-huit heures après la relance des livraisons de déchets ménagers à l'usine d'incinération de Dillon, la direction de cette Usine de Traitement et de Valorisation des déchets (UTVD) se voyait, mercredi 12 octobre 2016, dans l'obligation pour la seconde fois en moins d'une semaine, contrainte d'en interdire l'accès aux camions benne à ordures.

Déjà dans la soirée du mardi 11 octobre, il ne faisait plus guère de doute, les mêmes causes conduisant aux mêmes effets, qu'on n'échapperait pas à une nouvelle suspension des réceptions d'ordures à l'UTVD. Et ça n'a pas raté. L'accumulation de tonnage d'ordures ayant repris de plus belle on a donc vite abouti à la sa-tu-ra-tion.

A en croire le président du syndicat martiniquais de traitement et de valorisation des déchets (SMTVD), cette situation inédite résulte d'un enchaînement de faits.
D'abord le traditionnel arrêt technique de l'usine du mois de septembre pour maintenance. Pas d'incinération possible et une production de déchet qui ne diminue pas.
Ensuite, il y a eu le passage de la tempête Matthew qui a entraîné un apport supplémentaire de déchets verts, de feuilles de tôles, de vieux électroménagers abîmés par les intempéries et autres, même si ça ne fait pas très "ordures ménagères".
Enfin conséquence des pluies, les forts taux d'humidité des déchets ont contribué à allonger les durées d'incinération.

Il était donc urgent de trouver une solution d'autant que l'usine d'incinération, même si elle continue à tourner, ne peut toujours pas recevoir d'autres déchets. Cela devrait être possible à compter de lundi 17 octobre 2016.

Une zone de transit temporaire et réversible pour une durée de deux mois à la Trompeuse


Reste qu'à ce rythme là et après deux suspensions de livraison consécutives, on n'est pas à l'abri d'une troisième et pourquoi pas d'une quatrième.... C'est dans ce contexte que s'est tenue vendredi 14 octobre en préfecture une réunion des acteurs de la gestion des déchets de Martinique. Il y avait là le préfet et ses chefs de service concernés (DEAL). Face à l'Etat, les présidents de Cap Nord, de la Cacem, de l'Espace Sud et du SMTVD.

Avec une question centrale et cruciale : comment assurer la continuité du service public de collecte et de traitement des déchets ménagers ?

Plusieurs scénarii ont été élaborés pour finalement n'en retenir qu'un. En l'occurrence, la mise en place d'une zone de transit temporaire et réversible des déchets à la Trompeuse jusqu'au 31 décembre 2016.

Il existe sur ce site une plateforme de mise en balle d'ordures ménagères. Des balles d'ordures y sont stockées provisoirement. Mais la plateforme est déjà saturée. D'où l'idée de les transférer sur le dôme de la Trompeuse afin de faire de la place et accueillir de nouvelles balles d'ordures sur la plateforme. Et ce pour une durée limitée de 2 mois.

Etant entendu qu'à l'ouverture en janvier 2017 de l'installation de Stockage de Déchets Non Dangereux (SDND) du Petit Gallion au Robert, ces "balles" y soient traitées.
Parallèlement, une procédure visant à réaliser une zone de transit de même nature sur le site d'enfouissement technique de Céron est lancée par le SMTVD.

Des solutions qui devraient théoriquement nous tenir à l'abri de "situations de crise" comme ces derniers jours. Ce qui ne noius dispense pas d'œuvrer collectivement à une diminution de nos déchets ménagers ou tout au moins d'amplifier nos comportements de tri à la source.

A cet égard, s'il existe une réelle prise de conscience, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir...
Il suffirait de faire un tour à l'usine d'incinération pour mesurer les répercussions sur les chaînes de combustion d'une présence de batterie ou de disque de freins automobiles ou encore de morceaux de conteneurs...
Jean-Philipppe Ludon
@jpludonrci

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