Campagne sucrière 2025 : un démarrage tardif et des pertes déjà considérables

Par 05/05/2025 - 07:14

La campagne sucrière 2025 a démarré avec plus d’un mois de retard en Martinique, à cause des fortes pluies survenues en début d’année. À mi-parcours, les planteurs peinent à rattraper le temps perdu, et craignent une nouvelle année de pertes économiques importantes.

    Campagne sucrière 2025 : un démarrage tardif et des pertes déjà considérables
@Elodie Soupama

Les tracteurs s’enlisent et les cannes attendent. Dans les champs de canne à sucre, la boue entrave toujours les récoltes. Prévue pour démarrer en février, la campagne sucrière n’a véritablement commencé qu’à la mi-mars, sous des conditions météorologiques toujours instables.

Une récolte ralentie

À Rivière-Salée, Françoise Elisabeth, directrice de l’exploitation Lapalun, redoute déjà un impact financier majeur si la récolte ne se fait pas en totalité :

Le fruit de notre récolte nous permet d’investir, d’acheter du matériel, de payer notre personnel jusqu’à la fin de l’année et d'assurer la jonction avec la prochaine saison. Donc c'est clair qu'un déficit aujourd'hui partirait de beaucoup. L'entretien que nous avons à faire dans les cannes, mais aussi les investissements futurs puisque chaque année nous devons replanter 70 hectares. Et ces 70 hectares, ils nous coûtent cher parce que c'est une propriété particulièrement difficile.»

À la Trinité, Georges Bocaly, petit planteur, craint une répétition du scénario de 2024.

L’an dernier, on a dû laisser environ 4 000 tonnes de cannes non récoltées. Si ça recommence, on n’aura pas de rentrée d’argent. Et au-delà des producteurs, c’est toute la population qui est concernée, car le sucre local manquera encore.

Il ajoute que les cannes non récoltées attirent les nuisibles et deviennent plus difficiles à exploiter :

Il faut à tout prix qu'on arrive à faire rentrer toutes ces cannes là cette année, quand les cannes double d'année, ce n'est pas facile de les entretenir et les rats font des ravages un peu partout. Cette année, on a déjà perdu au moins 30 % de nos cannes. Donc il faut à tout prix qu'on arrive à couper ces cannes.

Les pluies répétées ne pénalisent pas seulement la récolte en cours. Elles compliquent aussi les plantations pour l’année suivante, ce qui laisse craindre une deuxième campagne consécutive fragile.


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