66 cas signalés de harcèlement scolaire en Martinique l’an passé
Alors que la problématique du harcèlement scolaire refait parler d’elle après le suicide d’un adolescent d’origine guadeloupéenne à Poissy (Yvelines), enseignants et parents d’élèves réagissent, avec mesure, aux différentes annonces pour cette rentrée.
66, c’est le nombre de cas de harcèlement signalés en Martinique pour l’année scolaire 2022-2023. Dans le détail : 18 en primaire (13 dans le public et 5 dans le privé), 35 en collèges (34 dans le public et 1 dans le privé), 10 en lycée général et technologique -LGT- / lycée polyvalent -LPO- et 3 en lycée professionnel -LP.
Une fois de plus, la question du harcèlement scolaire fait l’actualité avec le suicide dans les Yvelines d’un garçon de 15 ans début septembre.
Suite à la révélation d’un courrier du Rectorat de Versailles, qui menace la famille de poursuites judiciaires pour dénonciation calomnieuse, Gabriel Attal a réuni en urgence lundi matin les 18 recteurs d’Académie en visioconférence.
Le ministre de l’Education lance un audit sur les cas de harcèlement scolaire signalés dans chaque académie. Il demande un suivi de très près de chacune de ces situations.
Au niveau national, le harcèlement à l'école toucherait un élève sur dix. Il a été érigé en priorité absolue du gouvernement pour l'année scolaire 2023-2024. Trois grandes mesures phares sont annoncées pour cette rentrée : le programme de lutte contre le harcèlement à l’école ou « pHARe » est étendu aux lycées, un coordonnateur harcèlement sera désigné dans chaque collège et un nouveau cadre réglementaire sera mis en place pour changer d’école un élève auteur de harcèlement.
Des annonces accueillies avec modération
Maryse Jean-Marie, présidente de l'association « J'm Jade, une étoile dans la nuit » et maman de Jade, qui s’est suicidée en juin 2017, accueille ces annonces avec modération.
C’est une très bonne réponse mais je reste pondérée dans mon enthousiasme. Encore faudrait-il nous dire avec quels moyens ces annonces seront mises en place. Y aura-t-il un renforcement du personnel pour le traitement des dossiers ? Les cas de harcèlement sont bien dénoncés par les familles et pourtant, il y a des familles sans solution, sans prise en compte depuis des mois. Le ministre parle diagnostic au cas par cas. Quelle est l’échelle de priorité qu’il donnera à cet audit ? C’est la question que nous nous posons
Pour Valérie Vertale-Loriot, co-secrétaire académique du Snes académique, des moyens et des formations en plus sont nécessaires pour lutter contre le harcèlement.
On parle beaucoup de harcèlement scolaire car il y a une vraie problématique dans les établissements scolaires. Mais, en tant qu’enseignants, nous n’avons pas particulièrement de directives concernant les comportements à adopter en cas de harcèlement et même la capacité à détecter. Il faut être formé à voir et à orienter. Mais, tant que l’élève ne vient pas nous dire dans les classes, dans un univers où les élèves sont de plus en plus nombreux dans les classes, on n’a parfois tout simplement pas vu. Il manque aussi énormément de moyens, d’infirmières scolaires, d’assistantes sociales…
Louis-Félix Chamlong, président honoraire de la Peep, la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public, ne croit pas à une solution miracle venue des ministères mais compte davantage sur l’implication individuelle.
Des protocoles techniques sont mis en place mais, pour détecter, c’est parce qu’on a écouté, qu’on a observé, qu’on a vu quelque chose d’anormal qu’on a été voir, regarder, posé la question. On ne peut compter que sur l’investissement personnel de chacun. Si on attend sur les directives qui descendent des ministères en passant par les Rectorats, cela ne suffira pas. C’est dans les relations interprofessionnelles, entre enfants et adultes, relations entre parents et institutions que l’on trouvera des solutions
INFOS +
Qui contacter ?
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Pour signaler toute situation de harcèlement ou de cyberharcèlement, que vous soyez victime ou témoin…
Composez le 3020 (harcèlement à l'école) et le 3018 (cyberharcèlement).
Ces numéros sont joignables du lundi au samedi, de 9 heures à 20 heures.
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