34 800 logements vides en Martinique, un record national
Selon une étude l'INSEE, la part de logements vacants en Martinique est la plus élevée du territoire national.
En Martinique, 16,1 % des logements sont vacants en 2020, deux fois plus qu’en France hexagonale (8,1 %). La Martinique détient même un record puisque son taux de vacances des logements est le plus élevé du territoire national, devant la Guadeloupe.
Ce sont 34 800 logements qui étaient vacants dont 60% de maison.
La part de logements vacants progresse de 3,4 points entre 2009 et 2020 en Martinique (+1,2 point en France métropolitaine). Sur cette période, le nombre de logements augmente (+12,6 %) alors que la population diminue (-8,9 %).
Baisse de la population
Dans son étude, l'INSEE associe cette forte proportion de logements vacants à la forte baisse de population.
En effet, entre 2009 et 2020, le taux de vacance progresse au sein de la CACEM (+5,7 points) et de CAP Nord (+3,2 points). Ces deux intercommunalités enregistrent les plus fortes baisses de population sur la période (respectivement -11,9 % et -9,0 %)
À noter que le taux de vacances le plus élevé est constaté au Prêcheur (28%).
Le Pays Nord est peu attractif, composé majoritairement de communes rurales où vit une population vieillissante (30,2 % de la population a 60 ans ou plus) et affichant le taux de pauvreté le plus élevé de la Martinique
En revanche la dynamique est différente sur le territoire de l'Espace Sud où l'activité touristique a une forte influence. Par ailleurs, c'est l'EPCI dont la population diminue le plus lentement.
Des logements anciens
La vacance des logements s'explique également par l'âge du bâti.
Dans l’intercommunalité du Centre de la Martinique, les logements sont plus anciens que dans les autres EPCI : 59,6 % des résidences principales ont plus de 30 ans. Cette part est aussi relativement élevée dans le Pays Nord de la Martinique (52,7 %). En revanche, dans l’intercommunalité de l’Espace Sud le parc est le plus récent : 43,7 % des résidences principales ont plus de 30 ans
Dans son étude, l'INSEE pointe également le rôle de l'indivision du foncier.
Le problème de l’indivision s’ajoute à l’exiguïté du territoire. Bien souvent, le patrimoine du défunt appartient à plusieurs individus en biens indivis, ils sont donc propriétaires d’un même bien. Dans la région, de nombreuses successions sont bloquées pour diverses raisons (problème de titre de propriété, mésentente familiale, éloignement des héritiers), avec pour conséquence la multiplication des indivisions datant parfois de plusieurs générations
Ces maisons en indivis peuvent rester de longues années inoccupées et gonflent ainsi le nombre de logements vacants.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.