1925, centenaire d'une année socialement marquante en Martinique

En 1925, naissait Frantz Fanon. Cette même année, il y a 100 ans, une multitude de crimes étaient perpétrés en Martinique (cortège d'assassinats, kyrielle d'estropiés à vie).

Cette année a aussi été marquée par de nombreux procès et emprisonnements ainsi qu'un chapelet de radiations professionnelles abusives contre le mouvement ouvrier syndical et politique martiniquais.

Une page d'histoire peu connue que l'historien Gilbert Pago entend bien évoquer lors de sa conférence.

Les gens, pendant longtemps, ont préféré cacher la chose. Quand moi, j'étais gamin, les vieilles personnes parlaient de ça. Il y a d'ailleurs une rue Zizine et Des Etages. Les vieilles personnes du Diamant vous parlent de la guerre du Diamant. Lagrosillère, qui était député, c'était un homme très, très, très populaire. Les générations de maintenant parlent beaucoup de Césaire parce qu'il est plus proche de nous. Mais avant Césaire, Lagrosillère avait été un député extrêmement populaire, même si, entre temps, à la fin de sa carrière, il avait fait avec une partie du clan béké ce qui l'avait déconsidéré pour une partie de l'opinion

Répression politique

En mai 1925, la répression politique du pouvoir colonial prend une tournure très sévère. Au point que certaines mairies font l'objet de mesures exceptionnelles :

Ce 24 mai 1925, nous sommes en plein deuxième tour d'une élection. Mais nous sommes aussi dans une période où il y a eu des fraudes massives électorales trois semaines auparavant. Et puis une période qui est fortement marquée par beaucoup de grèves d'ouvriers agricoles, des grèves marchands, mais aussi par des grèves des charbonnières de Fort-de-France, des instituteurs, les dockers. La situation est très tendue et le gouverneur organise une répression terrible puisqu'il fait encadrer de fils barbelés plusieurs municipalités comme le Carbet, Ajoupa Bouillon, Trinité, le Diamant, Ducos et Sainte-Luce, avec ses gendarmes, avec les fusillés marins, etc. Il s'agit d'éliminer les socialistes parce que les socialistes qui sont du parti de Joseph Lagrosillère soutiennent la grève et soutiennent les mouvements revendicatifs.

Début de la conférence : 17 heures à l'Atrium