Timide mobilisation du milieu scolaire en Martinique

Dans l'hexagone, plusieurs manifestations ont eu à Paris, Dijon ou encore Besançon. Au total, cent-cinquante rassemblements ont été organisés.

Mais en Martinique, le mouvement a été beaucoup moins suivi, avec seulement quelques établissements scolaires perturbés.

En effet, à Sainte-Marie, les lycéens ont du rebrousser chemin suite à la mobilisation du personnel. Même constat à l'école maternelle de Fond Lahaye, où les parents avaient été alertés à l'avance. Et ce jeudi après-midi, c'est le lycée professionnel de Bellefontaine qui fermera ses portes.

Selon Valérie Vertal Loriot, co-secrétaire accadémique du SNES Martinique, les enseignants ont beaucoup perdu en pouvoir d'achat ces dernières années:

En vingt ans, ils ont perdu entre 15% et 25% de pouvoir d'achat. Ce n'est plus possible que les enseignants français soient les enseignants les plus mal payés de l'OCDE.

Ainsi, selon le syndicat, la grève serait restée timide sur le territoire, dans l'intérêt des élèves:

Avec la rentrée décalée et les retards pris à cause de l'épidémie et les nombreux absents dans nos classes, on pense aux élèves.

Selon les derniers chiffres de l’Insee, les prix ont augmenté, sur l'île, de 2,6% l'année dernière.

En outre, la dernière augmentation du point d'indice des fonctionnaires date de la fin du quinquennat de François Hollande. Le président socialiste avait alors augmenté les salaires à deux reprises de 0,6 %, en juillet 2016 et en février 2017.

Un dégel tardif qui ne peut que rappeler l'annonce du gouvernement, faite le 14 mars dernier, par la voix de la ministre de la Transformation et de la Fonction Publique. A moins d'un mois de l'élection présidentielle et trois jours avant cette mobilisation, Amélie Montchalin a annoncé que "le point d'indice serait revalorisé, d'ici à l'été:

Notre responsabilité est de nous assurer que nous ne laissons pas le pouvoir d'achat des agents publics décrocher, en particulier par rapport aux salariés du privé.

La CGTM, non mobilisée, a tout de même souhaité relayer le message mais aussi rappelé que les enseignants ne sont pas les seuls à être touchés par l'inflation dont l'augmentation s'accélère avec la guerre russes en Ukraine, comme l'explique Gabriel jean-Marie, le secrétaire général:

Cela fait des années que nous dénonçons le blocage des salaires et nous sommes surpris d'entendre l'annonce du gouvernement à la veille des élections. Il parle d'augmenter les salaire, mais ça n'interviendrait qu'après les élections. Il y a comme une arnaque.

La période électorale encourage les syndicats à rester sur le qui-vive, concernant notamment les annonces des candidats à l'élection présidentielle.

Cependant, une nouvelle mobilisation est déjà prévue le 24 mars prochain, concernant la retraite à 65 ans.