Poursuite de la grève à la Saur Martinique, le conflit dans l’impasse

La grève se poursuit à Saur Martinique, la filiale en charge de la distribution de l’eau dans le Nord de l’île.

Depuis hier (lundi 11 août), la majorité des salariés présents ont cessé le travail pour réclamer le versement intégral d’une prime de 3 000 euros négociée au moment du transfert du marché de la SME vers la Saur. 

La direction affirme avoir accédé à cette revendication, mais le dialogue achoppe, cette fois sur la question des NAO.

« Un refus sur tous les points »

Le directeur de Saur Martinique, Maxence Mirabeau, estime avoir fait son possible pour débloquer la situation.

Nous avons répondu favorablement pour payer le maximum de cette prime, en sachant, qu’en conformité avec les accords d'entreprise qui avaient été signés, elle était conditionnée par des performances. Nous avons accepté de la payer intégralement au maximum sans tenir compte des indicateurs de performance. Le paiement de cette prime va correspondre à 6 % de la masse salariale de l'entreprise. Donc, dans le contexte actuel, c'est absolument exceptionnel. La seule contrepartie pour avoir cette augmentation et ces 6 % de masse salariale en plus, c'était qu'il n'y aurait pas de révisions salariales en 2025 et que nous en reparlerons en mars 2026. Les organisations syndicales veulent être payées et refusent cette contrepartie. Ils veulent aussi parler de négociations salariales en 2025. Et nous, on leur répond qu'on ne peut pas tout. Il y a une réalité économique. 6 % d'augmentation de masse salariale, c'est déjà énorme. Demain, nous leur avons demandé de venir au siège, à 8 h 30, au Robert. Ils refusent de se rendre au Robert. On a aussi sollicité à la Direction de l’emploi, du travail et des solidarités une médiation. Mais là aussi, les organisations syndicales ont refusé cette médiation. Donc, pour l'instant, nous faisons face à un refus sur tous les points. Donc, c'est un petit peu difficile d'avoir de la visibilité sur ce qu'on peut faire.

Le dialogue au point mort

Le dialogue est actuellement au point mort.

Les grévistes ont décliné la proposition de rencontre demain (mercredi 13 août) au siège de la Saur au Robert.

Ils s’y sont rendus à plusieurs reprises déjà et estiment que c’est à la direction de venir à eux sur leur piquet de grève de Sainte-Marie.

« Des impacts possibles »

Si les grévistes affirment qu’il n’y a pas d’impact sur les usagers, la direction, elle, a une autre lecture. 

On est en août, il y a beaucoup de congés. On a beaucoup de gens absents, donc ce n'est pas simple. Mais sur ceux qui sont présents aujourd'hui, 67 % sont en grève. Quand vous avez une très grande partie du personnel qui est en grève, évidemment, il y a des impacts possibles. Le premier, c'est qu'effectivement les agences où on reçoit les clients sont fermées. Et d'ailleurs, je m'exprime pour m'excuser auprès de tous les clients de Martinique pour cette situation. Donc ça, c'est le premier impact. Ensuite, sur le terrain, quand les équipes ne sont plus opérationnelles, on se débrouille comme on peut avec les sous-traitants, mais évidemment, on est moins efficaces.