Le RPPRAC s'envole pour Paris et appelle à poursuivre la mobilisation localement
Les membres de l'association à l'origine des mobilisations contre la vie chère début septembre entendent porter leurs revendications à Paris.
"On ne peut pas arrêter le combat. Il y aura des pertes qu'on va s'appliquer à réparer quand tout ça sera fini", a assuré Rodrigue Petitot, président du RPPRAC.
En préambule de la conclusion d'une conférence de presse fleuve, la direction du RPPRAC a annoncé une nouvelle orientation de sa mobilisation.
Dans notre adaptation au combat, on vous annonce que le RPPRAC va se déplacer dans l'Hexagone. On va venir au plus près. Appuyer ceux qui sont là bas. je pense que la poubelle est trop loin, ils ne prennent pas l'odeur.
"On va aller aux côtés de la diaspora", a encore insisté Rodrigue Petitot.
Malgré l'annonce de la venue de François-Noël Buffet en Martinique à la mi-novembre, l'association veut porter son combat à Paris.
Maintenir la pression localement
Pour autant, le président de l'association a appelé ses supporteurs en Martinique à continuer à maintenir la pression sur le territoire.
Pendant notre absence, le peuple, vous avez compris que vous n'avez pas besoin de nous
Rodrigue Petitot a appelé au boycott des centres commerciaux et particulièrement ceux du groupe Bernard Hayot. "Que notre noël soit un cauchemar pour eux", a-t-il martelé.
Insistant sur ce sujet, il a demandé à perturber, bloquer, boycotter les centres commerciaux dans les jours à venir. "Qu'ils n'aient pas de Noël", a-t-il lancé.
Agriculteurs, syndicats, experts
Avant les annonces du président du RPPRAC, les trois heures de conférence de presse ont permis à des soutiens du RPPRAC de s'exprimer.
Un jeune agriculteur, Jerrick Venitus, a par exemple plaidé pour l'application de loi Lurel et de la loi Egalim. Cet éleveur, arboriculteur et maraîchers a fortement tancé les instituons locales pour la faiblesse de leur action en soutien à la profession, estimant que les délais trop longs décourageaient les jeunes agriculteurs. Selon lui la baisse des prix sur tout l'alimentaire réclamée par l'association n'est pas de nature à porter préjudice à la production locale.
Amilcar Devassoigne, expert Business intelligence a quant à lui plaidé pour l'établissement d'un nouveau modèle d'importation. Il a dessiné les contours d'une coopérative d'importation dont le fonctionnement ferait une large place à la transparence.
Ghislaine Joachim-Arnaud, ancienne secrétaire générale de la CGTM et Marcel Rose-Adélaïde, responsable de la CGTM-Santé ont quant à eux plaidé pour une plus grande implication des travailleurs dans le mouvements, dressant une critique acerbe du modèle capitaliste antillais.
Dégâts et plainte
Durant cette conférence de presse, Aude Goussard a souligné le caractère quasi insurrectionnel de la situation en Martinique. Néanmoins, elle a nié la responsabilité du RPPRAC dans la destruction de nombreux commerces en Martinique. Un même argument repris concernant l'installation de barrages , malgré les multiples appels publics de Rodrigue Petitot à bloquer le pays ces dernières semaines.
Concernant de supposées relations avec l'Azerbaïdjan, là encore la secrétaire du RPPRAC s'est inscrite en faux.
La secrétaire de l'association a par ailleurs menacé les détracteurs du mouvement en cours de procédures judiciaires, visant particulièrement Karine Mousseau. "Il n'y a pas de terroristes en Martinique", a-t-elle martelé faisant référence à une sortie médiatique de l'élue municipale franciscaine.
Les trois membres dirigeants de l'association ont par ailleurs appelé la population à les accompagner pacifiquement à l'aéroport ce vendredi après-midi.
Une partie des militants a, en effet, fait le déplacement pour soutenir les leaders du RPPRAC., dans le hall de l'aéroport Martinique-Aimé-Césaire. Rodrigue Petitot, Aude Goussard et Gwladys Roger vont notamment participer à une marche ce Le dimanche 3 novembre.
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