Grève à la Saur : la direction menace de quitter la Martinique, Cap Nord lui renvoie la faute
Les dirigeants de l’entreprise chargée de la distribution de l’eau dans le Nord de l’île affichent leur lassitude après une dizaine de séances de négociations infructueuses avec les grévistes. Cap Nord, qui rencontre la direction, ce mercredi 8 octobre, estime que le démarrage de la grève est uniquement de son fait.
Je me casse... J’en ai ras-le-bol
Dans un courriel transmis ce dimanche en réponse aux représentants syndicaux de la Saur Martinique, le président exécutif de l’entreprise affiche sa colère face à la prolongation du mouvement de grève débuté il y a bientôt deux mois au sein du distributeur d’eau potable.
Après une dizaine de séances de négociations et la proposition d’une prime de 5 000 euros refusée par les grévistes, Patrick Blethon affirme clairement envisager le départ de l’entreprise de Martinique.
« Une prise en otage des Martiniquais et des salariés non-grévistes »
Des écrits quelque peu nuancés par Fabrice Hazard, le directeur général adjoint de la Saur en charge de l’Outre-mer, même s’il s’affiche, lui aussi, dépité alors que le conflit entre dans sa huitième semaine sans perspective de sortie de crise.
Ce que je déplore surtout, c'est la position des organisations syndicales qui refusent tout, qui n'acceptent rien, qui n'acceptent aucun dialogue, aucune proposition de la direction, rien. Il y a un moment, si vous voulez, on propose des primes, on propose des solutions de sortie, tout est refusé. Donc, ce que je déplore, c'est avant tout la position des syndicats et surtout la prise en otage des Martiniquais et des salariés qui, eux, ne sont pas grévistes et veulent continuer à travailler. Aujourd'hui, c'est terminé, il n’y a plus rien sur la table. Maintenant, les organisations syndicales prennent leur responsabilité nous prenons les nôtres. Réunion ce mercredi avec Cap Nord, mais pour l'instant, pas de pistes privilégiées, pas de pistes envisagées.
Après avoir reçu les syndicats hier à Cap Nord, plusieurs élus communautaires réunis autour du président Azérot, quelques administratifs et les avocats de l’EPCI reçoivent, en effet, ce matin, une délégation de la Saur, dont le Président de Saur International et Outre-Mer.
Une rencontre qui s’annonce, donc, assez tendue, après les écrits de Patrick Blethon.
« C'est la Saur qui a poussé les agents à faire grève »
Pour Bruno-Nestor Azérot, « tout cela sera analysé » mais il faudra en tirer les conséquences.
C’est un courrier assez dur à avaler. Je considère que, lorsque l’on prend le temps d’écrire des choses en ces termes-là, ça veut dire que l’on n'y a réfléchi à deux fois, donc nous allons prendre le temps de regarder tout cela
Sur le fond de la grève entre direction et salariés, le président de Cap Nord, institution délégataire du marché de l’eau dans les 16 communes du nord, est catégorique :
Si la grève a démarré, c’est parce que la Saur n’a pas respecté les termes du contrat lorsqu’elle a obtenu le marché à la place de la SME. Lorsque la Saur a eu le contrat, il est clair et net, et c’est écrit noir sur blanc, que la Saur devait verser à l’ensemble de ces agents 3000 euros de prime de bienvenue sur le premier salaire. Il n’a jamais été question que cette somme soit versée en deux fois. La grève est partie parce que M. Mirabeau, qui est le directeur, n’a pas respecté ce contrat. Même si le code du travail spécifie que les jours de grève ne sont pas payés, il y a des conditions, et je considère que c’est la Saur qui a poussé les agents à faire grève, donc les jours de grève doivent leur être payés, tout simplement
La réunion de ce mercredi pourrait être décisive pour l’avenir de la Saur en Martinique et la suite du conflit.
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