Les navettes maritimes sont une fois de plus à quai. En cause : un mouvement de grève reconduit depuis le vendredi 28 juin. Le nouvel opérateur dans la baie, qui a pris place le 1er juillet, hérite d’un ancien conflit social.

Les salariés dénoncent le non-respect du protocole d’accord signé en avril dernier avec Martinique Transports, le rendant ainsi « caduc » et permettant une reprise de la grève sur la base du même préavis.

Daniel Bonheur, du syndicat CGTM, explique les raisons de la colère des marins.

Le problème, c’est que Blue Lines est le nouveau délégataire pour le nouveau marché. À la base, il devait y avoir une période de tuilage assez conséquente pour discuter de la nouvelle Délégation de Service Public. On ne peut pas reprendre une société à moins d’une semaine du marché sans discuter, au préalable, avec le personnel. Au départ, la grève, c’est pour le non-respect du protocole signé avec Martinique Transport et l’ancien délégataire mais, effectivement, Blue Lines hérite du conflit. Aujourd’hui, ils font comme si de rien n’était alors qu’ils savent que nous sommes en grève. Dimanche soir, on reçoit une note de service du capitaine d’armement à 22h pour nous dire de nous présenter à notre poste de travail. Sauf qu’il y a une grève qui a commencé depuis vendredi et qui n’a pas été réglée. C’est une provocation de la part du nouveau délégataire. On déplore déjà son mauvais comportement et nous ne saurons l’accepter

Contactée hier, la direction de Blue Lines précise qu’ « il n’y a pas de mouvement de grève à Blue Lines » et que « l’activité est perturbée par un mouvement social des salariés de l’ancien délégataire. »

« Pas signataire de ce protocole »

Elle réagit également, ce matin, par un communiqué. « Blue Lines n’est pas signataire de ce protocole et seuls les signataires de ce dernier peuvent le mettre en application », confirme la société.

Alors même que depuis le 1er juillet 2024, notre équipe de direction est présente chaque jour dès la prise de service pour recevoir les salariés, aucune information ne nous a été communiquée quant à la situation des salariés par leurs représentants

Blue Lines réaffirme son « engagement à accompagner le dialogue social, afin que des solutions soient trouvées dans l’intérêt de tous ».

Blue Lines confirme son plan de développement

Elle rappelle avoir « mis en œuvre les recrutements qui seront nécessaires au renforcement des équipages pour passer de deux navigants à trois navigants (capitaine, mécanicien et matelot) par vedette ».

Un audit des vedettes a été lancé afin de monter en puissance dans les 9 mois à venir. Le ponton de Schoelcher doit aussi faire l’objet d’une inspection cette semaine « afin de finaliser les possibilités d’accostage pour les vedettes en toute sécurité pour les passagers ».

Blue Lines annonce également qu’elle lancera, en partenariat étroit avec Martinique Transport, un service de billettique en ligne MT Ticket, qui propose l’acquisition de tous les types de titres de transport en ligne et permettra la validation par QR code à l’entrée des vedettes.

Malgré ces « difficultés rencontrées au démarrage », le nouvel opérateur assure maintenir son cap.