Appel à la mobilisation contre la vie chère le 1er septembre, à quoi faut-il s’attendre ?
Depuis plusieurs semaines, une date est sur toutes les lèvres : celle du dimanche 1er septembre. C’est la date donnée par les militants du RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes- aux acteurs de la grande distribution pour aligner les prix sur ceux de l’Hexagone. État des lieux.
Ils sont trois, très actifs sur les réseaux sociaux, au point de revendiquer près de 70 000 vues lors de la manifestation de dimanche relayée en direct.
Sur place, au Lamentin, les soutiens, les curieux, étaient bien moins nombreux, mais avoisinaient presque les 300, voire plus selon certains.
Un beau galop d’essai pour Rodrigue Petitot, Aude Goussard et Gwladys Roger. Le nombre de participants les a rassurés, nous confie l’un d’entre eux, sur leur capacité à mobiliser.
S’ils se sont mis en marge des mouvements syndicaux ou même des groupes dit « RVN », ils estiment que ceux-ci sont désormais enclin à les rejoindre dans leur combat, portant sur une demande ou, plutôt une injonction, d’aligner les prix sur ceux de l’Hexagone.
Mais comment vont-ils s’y prendre ? Sur la stratégie, c’est le flou et les organisateurs gardent le mystère. Ils affirment qu’ils ne veulent pas bloquer le peuple, que par conséquent, les centres commerciaux seront ouverts mais qu’il faut s’attendre à des modes d’actions « inédits ».
L’un des membres glisse qu’il ne faut pas se mettre la population à dos, tout en rajoutant : « notre combat c’est celui du prix de l’alimentaire ».
Pas de convergences des luttes
Les militants du RPPRAC ne souhaitent pas de convergences des luttes car cela affaiblit les mouvements, référence, estiment-ils, à ce qui s’est passé en 2009.
Ils l’assurent toutefois : « nous sommes déterminés, nous n’avons rien à perdre. Les menaces ou les tentatives d’intimidation ne nous touchent pas ».
Sont-ils prêts à aller jusqu’aux actions violentes ? Eux parlent plutôt d’autodéfense…
Et c’est bien ce qui inquiète le monde économique. Les syndicats ou représentants du patronat, MEDEF (Mouvement des Entrepreneurs de France), AMPI (Association Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie) ou encore Contact-Entreprises scrutent avec attention ce qui se passe en cette veille de rentrée scolaire.
Leur grande interrogation : combien sont-ils et quels impacts peuvent-ils avoir ?
Tous sont conscients que ce sujet de cherté des produits alimentaires est une réalité mais qu’il ne faut pas rejeter la faute sur un seul acteur : à savoir la grande distribution, qui n’est qu’un maillon de la chaine.
Des solutions à l'étude chez les acteurs
Le président de l’AMPI le reconnaît : « +40% sur l’alimentaire par rapport à l’Hexagone, c’est trop, il faut trouver des solutions. Et nous y travaillons depuis des mois, avec l’Etat et la Collectivité Territoriale de Martinique ».
Selon les principaux, le fret représente deux tiers des marges et l’octroi de mer, le tiers. Si la grande distribution, cinq se portaient si bien, 5 acteurs n’auraient pas disparu ces 20 dernières années.
Le Medef compte lui aussi communiquer dans les prochains jours. Sa présidente assure être très attentive à toutes les revendications mais rajoute qu’après 2009 puis la crise sanitaire, il est temps de préserver le tissu économique martiniquais et les emplois.
À Contact-Entreprises, les membres estiment qu’il faut être ouvert et transparent. Ils préparent déjà des solutions à moyens termes sur ce sujet ô combien important du pouvoir d’achat.
Tous appellent de leurs vœux à ce que la liberté d’entreprendre et de circuler soit préservée.
Pour l’heure, peu ou pas d’élus ont pris partie dans cette annonce de mobilisation.
Rendez-vous 1er septembre pour voir si ce mouvement sera -ou non- suivi par les Martiniquais.
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