Santé mentale : la difficile prise en charge d'un mal qui gagne du terrain
La prise en charge de la santé mentale est pavée de nombreuses difficultés. Pour les familles comme pour les soignants qui doivent avoir développer des réflexes insoupçonnés.
A l’occasion des semaines nationales d’information sur la santé mentale (10 au 23 oct 2022), notre rédaction a dressé un état des lieux de la prise en charge psychiatrique en Martinique.
Plusieurs sites accueillent les patients atteints de pathologies mentales lourdes ou de troubles de l’anxiété : les urgences psychiatriques de l’hôpital Maurice Despinoy au Lamentin, le CATTP Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel dit « hôpital de jour » au Lamentin, la Clinique privée de l'Anse Colas à Shoelcher, les CMP (Centre Médicaux-psychologiques de Psychiatrie ambulatoire) en commune.
Avant le Covid, les patients atteints de troubles anxieux et troubles dépressifs représentaient 13 % des consultations psychiatriques d'urgence. Cette part est désormais de 20%. En ce qui concerne les patients atteints de schizophrénie, ils représentent selon les études seulement 1 % de la population.
"Nous sommes tous vulnérables", prévient Medhi Zaazoua, médecin Psychiatre à l’hôpital Maurice Despinoy. "Il n'y a pas que la génétique. On est tous vulnérables dès la naissance", précise-t-il.
Pour les patients les plus en difficulté, le passage en institut fermé est parfois inévitable.
Le programme Pro famille quant à lui sert à éviter les rechutes. Plus il y a un environnement familial anxieux, plus il y a un risque de rechute pour le patient. Ce dispositif existe depuis 1987 en France hexagonale mais il a été adapté et mis en place en Martinique en 2020. L’idée étant d’apprendre aux familles à mieux gérer les émotions, la culpabilité et les symptômes de leur proche en situation de crise et en dehors des crises.
"Le programme a vraiment prouvé son efficacité dans les études. Associé aux traitements, il y a vraiment un effet synergique", docteur Vanessa Martin, psychiatre et coordinatrice du dispositif Pro Famille. "Le deuxième facteur de rechute après l'arrêt du traitement, c'est le niveau d'émotion exprimé. Plus il y a un environnement familial source de tension et plus il y a un risque de rechute chez le patient", explique-t-elle.
Ecoutez le reportage d'Erika Govindoorazoo :
Pour aller plus, écoutez le récit de Franck dont le frère est schizophrène depuis 30 ans :
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