« Qui accepte d'être payé moins pour faire plus ? », Léa Donardim, pharmacienne

Par 30/05/2024 - 10:02

Les pharmacies de Martinique sont fermées ce jeudi. Les officines s'impliquent dans un mouvement national de grogne de la profession pour réclamer une revalorisation des honoraires de la profession.

    « Qui accepte d'être payé moins pour faire plus ? », Léa Donardim, pharmacienne

Les 20 000 officines de France sont fermées ce jeudi, hormis celles réquisitionnées par les pouvoirs publics pour assurer la continuité des soins. Une action rare et très symbolique.

Les pharmaciens veulent ainsi alerter sur la situation critique de l'activité qui fait face à de nombreuses ruptures de médicaments mais aussi à la concurrence de la vente en ligne.

Léa Donardim, présidente du syndicat des pharmaciens FSPF Martinique, précise le raisons de cette mobilisation massive :

Notre objectif, c'est vraiment d'alerter les institutions parce que nous avons une dégradation de nos conditions de travail, de nos honoraires également. Les pharmaciens, ce sont 90 000 emplois. Donc, je veux dire que pour faire vivre une entreprise, parce que nous sommes des professionnels de santé, mais nous sommes également des entreprises avec des collaborateurs nous devons pouvoir assurer une viabilité de ces entreprises, de pouvoir honorer à leur juste valeur les collaborateurs qui nous permettent de travailler aujourd'hui. Que ce soient nos pharmaciens et tous ceux qui constituent nos équipes officinales. Et tout ça, ça va se faire avec des marges qui sont suffisantes pour pouvoir assurer cette pérennité

Manque de médicaments

Concernant les ruptures d'approvisionnement, les pharmaciens veulent une consolidation des chaînes de production en France :

Aujourd'hui, en pharmacie, nous ne sommes plus en mesure de délivrer des traitements anticancéreux, des traitements anti-diabétiques. Et sur ce point, ce sont vraiment les autorités, le gouvernement, qui doit prendre des mesures pérennes pour que nous puissions avoir, ne serait-ce que sur l'hexagone des entreprises qui produisent nos médicaments et qui revalorisent le prix du médicament pour qu'il soit distribué en France et non pas dans des pays plus offrants

La profession craint de voir les officines fermer à un rythme encore plus soutenu dans les prochaines années :

Il y a des fermetures de pharmacies. Le problème, c'est que cette tendance s'accentue. En 10 ans, on a perdu 2 000 pharmacies. La tendance est à la hausse puisque pour 2023, ce sont 276 pharmacies qui ont fermé. Et et ça continue, ça s'accentue

Cette grève massive s'inscrit également dans un contexte de défiance entre la profession et l'assurance maladie. Les dernières négociations entre les pharmaciens et l'institution ont en effet laissé un goût amer aux professionnels.

Ecoutez l'entretien accordé par Léa Donardim à Jessica Dantin-Haustant. Elle était l'invitée de la rédaction :

 


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