Les surveillants pénitentiaires craignent qu'un prisonnier ait contracté le covid-19
Le personnel pénitentiaire de la prison de Ducos se plaint du manque de matériel sanitaire pour travailler. La crainte gagne du terrain dans les rangs des surveillants après l'exfiltration d'un détenu par le Samu et les pompiers.
Hier, un détenu du centre pénitentiaire a été pris en charge par les pompiers et le Samu. Une intervention qui suscite la peur chez les gardiens. "Les pompiers et le Samu étaient habillés comme des cosmonautes pour l'accompagner. Nous personnel nous avons juste notre uniforme. Nous pouvons être vicitimes de ce virus", raconte Patrick Louvounou, membre de l'entente syndicale locale UFAP UNSA Justice--CGT Pénitentiaire—CFTC--FORCE OUVRIERE Pénitentiaire.
"Dans la soirée, vers 19 heures, une ordonnance de suspension de peine pour raisons médicales a été émises pour ce détenu. Des tests de coronavirus ont été faits mais jusqu'à ce matin nous n'avons aucun résultat", précise Patrick Louvounou.
Une situation inacceptable pour le personnel de la prison de Ducos. C'est pour cette raison que les surveillants sont mobilisés devant le centre pénitentiaire depuis 6 heures ce matin pour une opération "Pas de masques, pas de clés". En d'autres termes, ils ne travailleront pas si ils ne sont pas équipés pour garantir leur sécurité face à la propagation du coronavirus.
Détenus et surveillants dans le même bateau
"Nous évoluons dans une zone à risque sans moyen. Nous demandons des moyens matériels et sanitaires pour assurer la sécurité de la population carcérale, notre sécurité et celle de nos familles. La direction nous dit qu'il n'y a pas de maques en Martinique mais en fait ils ne font rien pour s'en procurer. Ce sont des foutaises. Nous sommes comme un troupeau de moutons qu'on emmène à l'abattoir. C'est complètement inadmissible. C'est une honte", dénonce le responsable syndical.
La crainte du personnel est également partagée par les détenus assure Patrick Louvounou. Un premier incident a eu lieu la semaine dernière lorsqu'un quarantaine de détenus ont refusé de retourner en cellule après leur promenade. Ils manifestaient leur inquiétude face au coronavirus.
Des dispositions ont certes été prises comme la fermeture des parloirs mais tous jugent les mesures insuffisantes. En effet, les surveillants qui sont désormais les seuls à entrer en contact avec les prisonniers n'ont pas été testés pour le coronavirus et ne dispose pas du matériel adéquat. "Nous sommes dans une merde noire. Il faut que le préfet le sache. Il faut que la population le sache", a lancé Patrick Louvounou sur notre antenne ce dimanche matin.
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