La reconstruction de l’Hôpital du Nord-Atlantique à Trinité serait-elle menacée ?

Par 28/12/2023 - 14:45 • Mis à jour le 25/01/2024 - 09:51

Lors d’une réunion du conseil communautaire de Cap Nord du 21 décembre dernier, la directrice générale de l’ARS (agence régionale de santé) a émis des doutes sur la possibilité de reconstruire le Centre Hospitalier Louis Domergue sur le site proposé par la Mairie de Trinité. Où en est ce projet ?

    La reconstruction de l’Hôpital du Nord-Atlantique à Trinité serait-elle menacée ?
Image d'illustration

Après 17 ans d’attente et une série d’études préliminaires déjà menées au quartier Desmarinières, après la mise en place il y a plusieurs années d’un comité de pilotage chargé de suivre le projet jusqu’à son aboutissement, les déclarations de l’ARS surprennent dans le meilleur des cas et suscitent la colère chez les plus virulents.

Un souci de terrain

Lors du conseil communautaire du 21 décembre, l’agence aurait laissé entendre que la pente du terrain proposé pour le futur hôpital pourrait entrainer des surcoûts à la construction.

Du côté des organisations syndicales qui suivent le dossier depuis le début, on s’étonne de ces propos, comme en témoigne Serge Aribo de l’UGTM-Santé :

Il y a plus de 20 ans, 1 million d'euros avaient été octroyés sur les fonds européens, FEDER, pour l'analyse des sols, pour valider ce terrain que la municipalité de Trinité avait mis à disposition pour la reconstruction. D'autres dépenses ont encore été faites pour l'analyse des sols. Et nous considérons aujourd'hui que ce type d'annonce est totalement inappropriée dans la mesure où il y a un comité de suivi de la reconstruction qui a été mis en place et qui doit aller jusqu'à la livraison. La dernière réunion a eu lieu le 7 novembre. Nous n'avons jamais entendu parler de difficultés de terrain

Les syndicats exigent alors des réponses sur ce dossier. « Nous n'avons jamais vu de plan d'implantation. Nous n'avons jamais eu connaissance des résultats des analyses de sol », précise Serge Aribo.

Après les réactions d’élus du nord et des organisations syndicales, l’ARS a souhaité clarifier ses propos. Le site proposé par la municipalité est un terrain en pente de 4 à 5 hectares avec une déclivité de 43 mètres sur une distance courte et avec une ravine au milieu.

Un projet qui reste d’actualité

Des éléments à prendre en compte et qui ne permettraient pas de poursuivre le projet d’un bâtiment hospitalier prévu sur 7 étages. Anne Bruant-Bisson, la directrice générale de l’ARS.

On se rend compte aussi qu'on a beaucoup de difficultés dans ce modèle pour l'instant à faire évoluer le projet comme on avait souhaité le faire. On a un bâtiment beaucoup plus haut que ce qu'on croyait, qui peut difficilement évoluer à ce stade et sur lequel on s'interroge très légitimement sur les flux fonctionnels, les flux d'abord entre le personnel soignant, les accès patients, le nombre de places de parking. Il ne s'agit pas de dire le terrain, il est bon, il n'est pas bon. Il s'agit juste de se dire si sur le terrain, on peut retravailler un peu mieux le projet un peu différemment en utilisant différemment ce terrain pour faire un projet qui corresponde à ce qu'on a quand même globalement présenté lors du comité de pilotage du 8 novembre

Une nouvelle expertise du terrain est en cours. L’ARS précise que le projet n’est pas abandonné, il est retravaillé.

La demande qui est faite en réalité est de creuser le projet pour voir quelles sont les possibilités sur le terrain lui-même et évidemment à défaut sur un autre terrain, mais l'idée, c'est d'abord de profiter du terrain qui est mis à disposition de l'établissement et de voir comment utiliser au mieux le maximum de surface, le moins pentue possible, pour s'étaler un petit peu

Car l’enjeu reste avant tout d’être en mesure de proposer à la population du Nord-Atlantique un projet viable et « moderne » afin de répondre aux besoins de la population.

 

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