La lutte contre la dengue passe par chacun de nous

"L'objectif, c'est de faire en sorte qu'on ait le moins de malades possibles parce qu'on est dans une période extrêmement humide", a déclaré Laurence Gola de Monchy, secrétaire générale de la préfecture, lors d'une conférence de presse ce mardi matin.

Comme on l'a vu ces derniers jours, il a beaucoup plu. On a beaucoup de gites de larves de moustiques qui sont en train de se développer. L'objectif, c'est de pouvoir aussi faire en sorte d'éradiquer ces gites le plus vite possible

Après consultation des membres des Comités Techniques de Suivi de la dengue, Santé Publique France Antilles a placé la Martinique en phase épidémique de la dengue le 17 août dernier.

"Depuis janvier 2023, on estime à plus de 3000 le nombre de cas évocateurs de dengue", indiquent les autorités sanitaires dans un communiqué de presse. "690 cas ont été confirmés biologiquement, dont plus de la moitié ces quatre dernières semaines", précisent-elles.

27 communes sur 34

27 des 34 communes de l’île sont touchées par l’arbovirose. Selon Santé Public France, la Martinique est actuellement touchée par le sérotype DENV2, l’un des quatre types de virus de la dengue.

"La dernière crise importante liée au DENV2 remonte à plus de 10 ans", a rappelé Laurence Gola de Monchy, précisant que "les jeunes publics qui sont nés après 2013-2014 ne sont absolument pas immunisés contre cette souche virale".

La dengue se caractérise par une forte fièvre (40 °C), des céphalées intenses, des douleurs rétro-orbitaire, des douleurs musculaires et articulaires, des nausées et des vomissements selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

« La forme hémorragique de la maladie représente environ 1% des cas de dengue dans le monde et est extrêmement sévère », précise Santé Publique France Antilles.

Lutter à tous les niveaux

Sans traitement spécifique, la lutte contre la dengue passe par la lutte contre le moustique Aedes Aegipty (espèce différente du moustique tigre présent dans l’Hexagone), vecteur de la maladie sur l’île. "Il faut impérativement que chacun comprenne qu'il y a un travail de contrôle de son environnement pour supprimer ces gîtes larvaires", insiste Manuel Etienne, directeur du Centre de démoustication et de recherche entomologique.

Outre l'élimination des eaux stagnantes, il convient de changer l'eau des vases deux fois par semaine, couvrir les fûts et les citernes d'eau, nettoyer les gouttières et se protéger des piqures. Le port de vêtement long, l'usage de répulsif anti-moustiques ou encore l'utilisation de raquettes électriques sont quelques-uns des atouts pour éviter de se faire piquer.

La précédente épidémie de dengue en Martinique s’était entendue de 2019 à 2021. Plus de 33 000 cas et 17 décès avaient été comptabilisés durant cette période.