En Martinique, la vaccination a fortement diminué depuis la crise sanitaire

Depuis 2020, le nombre d'injections a été divisé par deux au centre de vaccination de Fort-de-France, situé immeuble du Port. Pourtant, ce centre reste ouvert toute l'année, et propose la vaccination gratuite dès 6 ans, sans condition de couverture sociale.

A l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination, l'objectif est clair : remettre en lumière l'importance de se protéger individuellement pour mieux protéger collectivement.

Les rappels contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche ou l’hépatite restent essentiels, tout comme les vaccins contre la grippe, le papillomavirus ou encore le zona.

« Redonner confiance »

Un défi d’autant plus grand qu'avant 2020, plusieurs campagnes de sensibilisation avaient permis d'augmenter fortement la fréquentation. Mais la crise sanitaire a tout freiné, comme le confirme Cécile Ho-Shing, infirmière coordinatrice du centre :

Depuis le COVID, on a eu un ralentissement du nombre de personnes vaccinées. C'est vrai qu'il y a eu beaucoup de méfiance. On peut dire qu'entre 2020 et 2021, on a diminué de moitié le nombre de vaccinés. Il est vrai que là, ça augmente au fur et à mesure, mais il faut vraiment être dans un accompagnement et dans une information auprès de la population. Vraiment le Covid a mis à mal la vaccination en Martinique, notamment la vaccination obligatoire et recommandée pour les personnes de 6 ans et plus. On s’attelle au niveau du service à redonner confiance en expliquant l’importance de la vaccination et en les accompagnant au mieux.

La vaccination des nourrissons obligatoire

Effectuée le plus souvent dans les centres de PMI (protection maternelle et infantile) ou auprès de votre médecin généraliste, la vaccination pour les nourrissons est obligatoire à partir de 2 mois, comme nous le rappelle Cécile Ho-Shing :

Les enfants doivent se faire vacciner à partir de 2 mois parce qu'ils sont plus fragiles, pour avoir des défenses immunitaires. Les enfants doivent effectuer à leur 2 mois la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la polio, la coqueluche… Ça fait deux vaccins à effectuer à 2 mois, à 4 mois, à 11 mois et de 16 à 18 mois. A chaque fois, il peut avoir un ou deux vaccins. Ce sont des vaccins qui regroupent plusieurs maladies. Par exemple à 2 mois, il va faire deux vaccins, mais il sera protégé contre six maladies.

Selon les chiffres de Santé publique France

En 2024 en Martinique, 86,3 % des nourrissons ont reçu les trois doses du vaccin hexavalent, ce qui montre une bonne adhésion aux premières vaccinations.

Mais seulement 77,2 % ont reçu les deux doses du vaccin contre la rougeole, bien en dessous du seuil de 95 % nécessaire pour empêcher la circulation du virus. Cette insuffisance expose encore les tout-petits à un risque d’épidémie.

Chez les enfants et adolescents, à 11-13 ans, seuls 59,7 % sont à jour de leur rappel DTP (diphtérie, tétanos, polio), preuve que le suivi vaccinal s’effrite dès l'enfance.

Par ailleurs, seulement 25,1 % des filles de 15 ans ont initié la vaccination contre le papillomavirus, alors qu’il s’agit d’un vaccin clé pour prévenir des cancers du col de l’utérus. Cela montre une forte marge de progression et une sensibilisation encore insuffisante.

« Plus on prend de l'âge, plus on est fragile »

Cécile Ho-Shing insiste sur la nécessité de se vacciner régulièrement au cours de sa vie :

Petit, on a des vaccins rapprochés, mais à partir de 6 ans, il faut faire des rappels. Donc à 6 ans, à 11 ans, à 12 ans, à 25, 45, 65 ans. Et à partir de 65 ans, c'est tous les dix ans. Parce que plus on prend de l'âge, plus on est fragile. Donc il y a d'autres vaccins à faire à ce moment-là comme le DTP (diphtérie, tétanos, polio), la vaccin contre la grippe à faire chaque année. Il y a également la vaccin contre le zona. Et cette année, il y a l’apparition du vaccin contre le VRS pour les 65 ans et plus.